dimanche 14 juin 2009
Nouvelle-Zélande/France: Acte I
Ah, comme j'aime ces matchs retransmis depuis l'autre bout du monde! Ils ont un goût de madeleine, souvenir d'enfance et d'adolescence comme cette extraordinaire demi-finale en 1987. C'était même avant l'époque du sport professionnel et télégénique, et les matchs des tournées d'été étaient joués l'aprés-midi, ce qui donnait des retransmissions en direct vers les 5 ou 6 heures du matin, ou tard le soir pour les matchs en Argentine après Drucker qui jouait les prolongations et que nous arrosions de noms d'oiseaux, impatient de voir les bleus face aux pumas à Tucuman! Quoiqu'il arrive, ces journées étaient bonnes, toute défaite était honorable, face aux dieux de ce jeu (qui portent le deuil...etc...), et la victoire se parait aussitôt d'une aura de gloire et d'héroisme.
Hier, donc, l'équipe de France a battu pour la 4ème fois de son histoire les All blacks. Passons rapidement sur les blessures et les absences, il manquait Carter et Mac Caw, cela fait une différence mais c'est le sport.
Les français ont livré une belle partie avec quelques performances individuelles d'envergure, comme Servat, Traille ou Dusautoir, et une performance collective trés dense, trés combattive et même un peu vicieuse, à l'image de cette première ligne.
Avec un jour de recul, la victoire ne souffre aucune contestation. Dominés devant, les néo-zélandais n'ont trouvé qu'une parade, dont ils ont usés et abusé avec une certaine réussite d'ailleurs, le jeu au pied court dérrière le premier rideau défensif mais l'ensemble des duels perdus et la pression énorme exercée au centre par Bastareaud a déséquilibré le jeu des blacks. Les fautes de main répétés de Nonu et Toéava attestent de cette domination.
Enfin, le nouveau pragmatisme du plan de jeu bleu avec les trois pieds de Médart Heymans et Traille qui permettent de couvrir tout le terrain adverse a fait reculer l'adversaire lors de chaque échange de jeu au pied.
En résumé, ce fut un match relativement maîtrisé étant donné les doutes concernant le physique, face à un adversaire qui a toutes les raisons de gamberger.
Je ne ferai pas de la France le favori de la semaine prochaine, la peur envolée, on peut s'attendre à un léger relachement mental qui devrait laisser la place à une équipe au pied du mur, condmnée à gagner. Mais si ce phénomène très français disparait ou même s'atténue seulement, les all-blacks devront compter sur la réussite pour l'emporter.
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