Rugby 2011
vendredi 9 mars 2012
samedi 10 décembre 2011
Bilan de la coupe du monde de rugby 2011 II: De l'arbitrage
Ce n'est pas de l'arbitrage de la finale que je veux parler d'abord, ni même de celui de cette coupe du monde. Je ne manquerai pas de le faire mais je veux camper un contexte de réfléxion, pour éviter si possible de tomber dans la polémique. Arbitrage de la finale qui, d'ailleurs, déjà anecdotique, va peut-être enfin pouvoir être évalué sans passion exagérée d'ici peu, et c'est que je tenterai de faire. Non, aujourd'hui, c'est de l'arbitrage du rugby en général que je veux parler.
L'arbitrage de rugby est un cas particulier dans les sports collectifs. Je pense pouvoir affirmer que c'est le sport ou le rôle de l'homme au sifflet est le plus important.
Quantitativement d'abord, le nombre de décisions est imposant. Par rapport au foot, le sifflet retentit 3 ou 4 fois plus. Cela a été longtemps le principal reproche fait au rugby par les amoureux du ballon rond, le nombre et la longueur des arrêts de jeu.
Et quand certains sports s'approchent au nombre d'interventions comme le basket, ou le hand-ball, c'est qualitativement que le rugby se démarque encore. Les décisions de l'arbitre y sont beaucoup plus conditionnées par l'interprétation que dans les autres sports collectifs. Il existe dans les règles de ce sport des régions immenses par le nombre de décisions à prendre dans un match et par les possibilités de choix , qui sont soumises à l'interprétation de l'arbitre. Je peux citer tout ce qui concerne les mêlées fermées, les zones de placage et zones dites de "ruck" ou les "passages à vide. Déjà, ces règles ne sont pas toujours connues par les acteurs du monde du rugby et autres aficionados. Elles ont été beaucoup réformées depuis 15 ans à la recherche d'un équilibre fragile entre l'attaque et les défenses, et souvent certains joueurs de haut niveau même peuvent monter des faiblesses sur la connaissance stricte du texte.(Alors les supporters... ) On a vu par exemple , il y a quelques temps , le talonneur de Biarritz Benoist August faire en toute légalité le tour du regroupement pour aplatir l'essai dans les pieds du demi-de mêlée adverse sans réaction autre que la stupéfaction , mais qui depuis a sûrement appris qu'il n'y a pas de ligne de hors-jeu lorsque le ballon est dans l'en-but. August le savait, il était le seul avec l'arbitre.
Ensuite, ces règles , une fois apprises à la lettre ne donnent pas beaucoup de solutions évidentes derrière lesquelles se retrancher. Lorsque la mêlée s'écroule, il faut bien assumer sa décision et le plus souvent, la règle est d'un secours limité. Sur une zone de placage/scène de crime, la police scientifique serait parfois bienvenue tant le nombre de fautes contradictoires et simultanées empêche toute décision simple et univoque.
C'est donc là, que le rôle de l'arbitre prend toute sa spécificité dans le rugby. L'arbitre doit trancher, entre des fautes de part et d'autre ou en l'absence du secours d'une règle claire. Et il faut le dire, il le font le plus souvent avec succès, plaisir, tact et parfois même humour.
Ils font de bons et de mauvais matchs comme les joueurs , certains sont meilleurs que d'autres mais le rugby a besoin d'eux pour exister plus encore que d'autres sports.
Et c'est selon moi ce qui explique en priorité l'exception rugbystique. On parle souvent du respect de l'arbitre qui y serait plus flagrant que dans d'autres sports et il est vrai qu'on ne voit pas les joueurs se rebeller et hurler leur mécontentement à sa figure en le forçant comme au football notamment à un footing à reculons pour dégainer un carton.
Cette particularité ne vient pas de l'éducation, ou de la nature des hommes en présence. Les hommes sont les mêmes, ni meilleurs, ni pire et aucune différence sociale ou d'éducation n'a d'influence sur les comportements. L'envie de gagner et l'enjeu sportif et aujourd'hui financier ont le même effet sur les petits gars qui s'engagent dans la voie du rugby professionnel. Un mauvais effet!
Mais c'est bien le sport qui contient en lui-même de quoi contrer ces effets négatifs. Et c'est le sentiment collectif de la nécessité de laisser l'arbitre exercer son autorité sans laquelle aucun jeu , aucun plaisir n'est possible, qui régule les réactions de dépit des joueurs sanctionnés. Plus moins efficacement selon les personnalités, mais la cohésion de l'équipe aplanit les différences. On voit régulièrement un co-équipier épauler préventivement son collègue qu'il sait impulsif au moment d'une décision désagréable. On a aussi tous assisté amusé, grâce aux micros des arbitres, au sermon paternaliste d'un gringalet dégarni à un athlète penaud lui pesant 50 kg de plus que lui. Certains font d'ailleurs preuve de beaucoup d'esprit à ces occasions.
Et c'est là qu'on approche les sujets qui fâchent. L'équilibre recherché par les législateurs est aussi la recherche du corps arbitral à l'instar de la jurisprudence complétant la loi en l'interprétant. À chaque coupe du monde, une commission d'arbitrage se réunit en amont et essaie de dégager du contexte récent des priorités afin d'améliorer le spectacle offert et je l'espère, l'équité sportive. Ces compétitions sont à l'origine d'évolution de l'arbitrage.
Cette évolution existe dans le temps bien sûr, mais aussi dans l'espace et c'est plus problématique. Je m'explique. La répartition géographique de ce sport entraîne une répartition par hémisphère avec des différences marqués entre le nord et le sud. Au plan sportif existe une domination du Sud, mais les différences sont également économiques, de calendrier et vont jusqu'à affecter les règles écrites puisqu'il est arrivé récemment avant 2007 et la coupe du monde en France, que les deux compétitions majeures de chaque hémisphères utilisent des règles sensiblement différentes ( il s'agissait notamment de la règle qui donnait un coup-franc à la place d'une pénalité dans le sud pour accélerer le jeu en suscitant les relances, ou du placement de la ligne d'attaque sur les mêlées). L'arbitrage aussi connait cette dichotomie. Travaillant ensembles, arbitres du nord et arbitres du sud élaborent deux façons d'arbitrer plus ou moins contrastée selon les périodes. Et il suffira qu'ils donnent des réponses différentes sur les zones signalées ci-dessus comme très "interprétables", et l'écart entre les deux "arbitrages" grandira.
C'est ce qui s'est passé lors de cette coupe du monde organisé à la Mecque du rugby, dans l'hémisphère sud avec la commission des arbitres dirigée par Paddy O'Brien, arbitre réputé, qui a conduit Craig Joubert à arbitrer la finale.
En 2007, l'irruption des argentins au plus haut niveau et de leur jeu destructeur à base de courage et d'agressivité pour ralentir les sorties de balle adverse avait donné lieu à une réunion spécifique de la commission des arbitres qui avait décidé à juste titre de ne pas changer ses choix en cours de compétition au nom de l'équité mais avec le résultat que l'on sait au niveau du spectacle notamment.
Ceci étant posé, je parlerai de l'arbitrage de Craig Joubert ce dernier 23 Octobre notamment la prochaine fois.
À SUIVRE...
L'arbitrage de rugby est un cas particulier dans les sports collectifs. Je pense pouvoir affirmer que c'est le sport ou le rôle de l'homme au sifflet est le plus important.
Quantitativement d'abord, le nombre de décisions est imposant. Par rapport au foot, le sifflet retentit 3 ou 4 fois plus. Cela a été longtemps le principal reproche fait au rugby par les amoureux du ballon rond, le nombre et la longueur des arrêts de jeu.
Steve Walsh |
Ensuite, ces règles , une fois apprises à la lettre ne donnent pas beaucoup de solutions évidentes derrière lesquelles se retrancher. Lorsque la mêlée s'écroule, il faut bien assumer sa décision et le plus souvent, la règle est d'un secours limité. Sur une zone de placage/scène de crime, la police scientifique serait parfois bienvenue tant le nombre de fautes contradictoires et simultanées empêche toute décision simple et univoque.
Derek Bevan |
Ils font de bons et de mauvais matchs comme les joueurs , certains sont meilleurs que d'autres mais le rugby a besoin d'eux pour exister plus encore que d'autres sports.
Et c'est selon moi ce qui explique en priorité l'exception rugbystique. On parle souvent du respect de l'arbitre qui y serait plus flagrant que dans d'autres sports et il est vrai qu'on ne voit pas les joueurs se rebeller et hurler leur mécontentement à sa figure en le forçant comme au football notamment à un footing à reculons pour dégainer un carton.
Cette particularité ne vient pas de l'éducation, ou de la nature des hommes en présence. Les hommes sont les mêmes, ni meilleurs, ni pire et aucune différence sociale ou d'éducation n'a d'influence sur les comportements. L'envie de gagner et l'enjeu sportif et aujourd'hui financier ont le même effet sur les petits gars qui s'engagent dans la voie du rugby professionnel. Un mauvais effet!
Waynes Barnes |
Et c'est là qu'on approche les sujets qui fâchent. L'équilibre recherché par les législateurs est aussi la recherche du corps arbitral à l'instar de la jurisprudence complétant la loi en l'interprétant. À chaque coupe du monde, une commission d'arbitrage se réunit en amont et essaie de dégager du contexte récent des priorités afin d'améliorer le spectacle offert et je l'espère, l'équité sportive. Ces compétitions sont à l'origine d'évolution de l'arbitrage.
Alain Rolland |
C'est ce qui s'est passé lors de cette coupe du monde organisé à la Mecque du rugby, dans l'hémisphère sud avec la commission des arbitres dirigée par Paddy O'Brien, arbitre réputé, qui a conduit Craig Joubert à arbitrer la finale.
Paddy O'Brien |
Ceci étant posé, je parlerai de l'arbitrage de Craig Joubert ce dernier 23 Octobre notamment la prochaine fois.
À SUIVRE...
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samedi 29 octobre 2011
Bilan de la coupe du monde de Rugby 2011: I Retour sur Terre
Il m'aura donc fallu prés d'une semaine pour pouvoir écrire après cette finale de coupe du monde de rugby. Agen est en train de battre Montpellier à Armandie et je dois dire que cette journée de Top 14, la titularisation d'Heymans, ou l'atroce blessure de Domingo, m'ont aidé à franchir le cap. Depuis quelques jours, je pouvais en sourire, mais impossible de se mettre au clavier.
Pourtant, beaucoup de choses me viennent à l'esprit à propos de ces 6 semaines. Tellement que plutôt que vous assommer avec un article roboratif censé condenser la totalité de la compétition, je vais faire plusieurs bilans sous des angles différents qui méritent tous d'être développés.
La Nouvelle-Zélande est championne du monde, et c'est de bonne grâce que je me joins aux félicitations que ces joueurs et ce staff ont reçus pour leur rôle dans le rugby mondial, comme vitrine, acteurs brillants, et enfin hôtes dignes et chaleureux. Ceci est fait sans ironie et amertume mais le politiquement correct ne m'empêchera pas d'évoquer certains aspects dommageables notamment lors de la finale.
S'il m'a fallu quelques jours pour pouvoir évoquer par écrit ce tournoi, ce n'est pas uniquement à cause de la déception très forte que j'ai ressenti à l'issue de cette finale perdue par la France. Mais aussi parce que l'intensité des émotions fut au rendez-vous. Ce sport reste pour moi un sport exceptionnel.
Je veux d'abord insister sur la pertinence extrême de cette compétition dans le rugby professionnel. Comme joueur, j'ai connu le rugby amateur et assisté comme supporter et amateur, attentif et parfois inquiet à l'avènement du professionnalisme. La coupe du monde semblait suivre pour moi les pas de la compétition du même nom du football, et déjà on aurait pu craindre que ce rassemblement soit le symbole de la fin du sport que l'on aimait, celui du tournoi de 5 nations et des tournées dans l'hémisphère sud. Pourtant dès la première édition, en 1987 en Nouvelle-Zélande, ce fut une réussite. Pour la Nouvelle-Zélande avec une première victoire, pour la France avec une demi-finale d'anthologie face aux australiens, et pour ce sport en général qui a vu réunis différents niveaux, différents styles sans que ce jeu perde l'essentiel de ce qui aujourd'hui encore en fait un sport à part, un spectacle à part, une expérience humaine exceptionnelle.
La compétition mondiale aurait pu exacerber les mauvais cotés d'un "star-système" mais sans pour autant verser dans un tableau idyllique en oubliant que le rugby est ou sera touché par des problèmes de dopage, de moeurs ou autres, on peut constater aujourd'hui que l'essence de ce sport a perduré depuis la première édition. Elle a évolué vers un spectacle fédérateur, parfois grandiose, alliant une complexité inédite dans un sport de cette envergure à une popularité trans-générationnelle grandissante.
Ce sport étant construit sur des hommes (ou femmes) forts mais surtout liés dans le combat collectif, il a trouvé un écho retentissant dans une compétition de six semaines, aux contraintes physiques énormes, et aux difficultés psychologiques inhérentes à une vie de groupe si longue, si on ajoute la phase de préparation de 2 mois pour les français par exemple. C'est un périple, une odyssée au sens mythologique que vivent ces groupes humains, et que nous vivons par procuration. C'est par l'exceptionnelle dureté psychologique de ce parcours que cette compétition épouse les valeurs de ce sport.
L'équipe de France est un bon exemple. Tout supporter un tant soit peu impliqué a été soumis à un rude régime émotionnel cette fois. Une phase difficile pré-coupe du monde avec des déculottées mémorables (Australie, Argentine, Afrique du Sud) et un tournoi morose, a laissé place à une phase de préparation vendue comme exceptionnelle et de fait porteuses d'espoirs. Puis la frustration des premiers matchs a laissé place à la frayeur avec la défaite contre le Tonga, juste avant un quart attendu contre l'Angleterre. Le premier match éliminatoire a réveillé les espoirs avant de voir la demi-finale à nouveau doucher nos espoirs de jeu. Je laisse la Finale pour plus tard mais elle ne fut pas exempte d'émotions. Un véritable yoyo, donc nous a mis en tension croissante durant ces six semaines. Les conférences de presse,(j'y reviendrai aussi) devenaient des évènements en soi, les commentaires allaient bon train sur les dissensions dans le groupe, les cassures ou les clans, entre joueurs ou avec le staff.
Chaque interview de joueur montrait pourtant que rien de tel n'existait réellement, en dehors de l'échec du plan "A" annoncé. La frustration générait la spéculation etc...
J'ai vibré comme rarement cette fois, et j'aime encore plus ce sport, cette compétition et l'équipe de France. Mais c'est heureux que ce ne soit que tout les 4 ans, tant les émotions m'ont mobilisé pendant la durée du tournoi.
À SUIVRE...
Pourtant, beaucoup de choses me viennent à l'esprit à propos de ces 6 semaines. Tellement que plutôt que vous assommer avec un article roboratif censé condenser la totalité de la compétition, je vais faire plusieurs bilans sous des angles différents qui méritent tous d'être développés.
La Nouvelle-Zélande est championne du monde, et c'est de bonne grâce que je me joins aux félicitations que ces joueurs et ce staff ont reçus pour leur rôle dans le rugby mondial, comme vitrine, acteurs brillants, et enfin hôtes dignes et chaleureux. Ceci est fait sans ironie et amertume mais le politiquement correct ne m'empêchera pas d'évoquer certains aspects dommageables notamment lors de la finale.
S'il m'a fallu quelques jours pour pouvoir évoquer par écrit ce tournoi, ce n'est pas uniquement à cause de la déception très forte que j'ai ressenti à l'issue de cette finale perdue par la France. Mais aussi parce que l'intensité des émotions fut au rendez-vous. Ce sport reste pour moi un sport exceptionnel.
Je veux d'abord insister sur la pertinence extrême de cette compétition dans le rugby professionnel. Comme joueur, j'ai connu le rugby amateur et assisté comme supporter et amateur, attentif et parfois inquiet à l'avènement du professionnalisme. La coupe du monde semblait suivre pour moi les pas de la compétition du même nom du football, et déjà on aurait pu craindre que ce rassemblement soit le symbole de la fin du sport que l'on aimait, celui du tournoi de 5 nations et des tournées dans l'hémisphère sud. Pourtant dès la première édition, en 1987 en Nouvelle-Zélande, ce fut une réussite. Pour la Nouvelle-Zélande avec une première victoire, pour la France avec une demi-finale d'anthologie face aux australiens, et pour ce sport en général qui a vu réunis différents niveaux, différents styles sans que ce jeu perde l'essentiel de ce qui aujourd'hui encore en fait un sport à part, un spectacle à part, une expérience humaine exceptionnelle.
La compétition mondiale aurait pu exacerber les mauvais cotés d'un "star-système" mais sans pour autant verser dans un tableau idyllique en oubliant que le rugby est ou sera touché par des problèmes de dopage, de moeurs ou autres, on peut constater aujourd'hui que l'essence de ce sport a perduré depuis la première édition. Elle a évolué vers un spectacle fédérateur, parfois grandiose, alliant une complexité inédite dans un sport de cette envergure à une popularité trans-générationnelle grandissante.
Ce sport étant construit sur des hommes (ou femmes) forts mais surtout liés dans le combat collectif, il a trouvé un écho retentissant dans une compétition de six semaines, aux contraintes physiques énormes, et aux difficultés psychologiques inhérentes à une vie de groupe si longue, si on ajoute la phase de préparation de 2 mois pour les français par exemple. C'est un périple, une odyssée au sens mythologique que vivent ces groupes humains, et que nous vivons par procuration. C'est par l'exceptionnelle dureté psychologique de ce parcours que cette compétition épouse les valeurs de ce sport.
L'équipe de France est un bon exemple. Tout supporter un tant soit peu impliqué a été soumis à un rude régime émotionnel cette fois. Une phase difficile pré-coupe du monde avec des déculottées mémorables (Australie, Argentine, Afrique du Sud) et un tournoi morose, a laissé place à une phase de préparation vendue comme exceptionnelle et de fait porteuses d'espoirs. Puis la frustration des premiers matchs a laissé place à la frayeur avec la défaite contre le Tonga, juste avant un quart attendu contre l'Angleterre. Le premier match éliminatoire a réveillé les espoirs avant de voir la demi-finale à nouveau doucher nos espoirs de jeu. Je laisse la Finale pour plus tard mais elle ne fut pas exempte d'émotions. Un véritable yoyo, donc nous a mis en tension croissante durant ces six semaines. Les conférences de presse,(j'y reviendrai aussi) devenaient des évènements en soi, les commentaires allaient bon train sur les dissensions dans le groupe, les cassures ou les clans, entre joueurs ou avec le staff.
Chaque interview de joueur montrait pourtant que rien de tel n'existait réellement, en dehors de l'échec du plan "A" annoncé. La frustration générait la spéculation etc...
J'ai vibré comme rarement cette fois, et j'aime encore plus ce sport, cette compétition et l'équipe de France. Mais c'est heureux que ce ne soit que tout les 4 ans, tant les émotions m'ont mobilisé pendant la durée du tournoi.
À SUIVRE...
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dimanche 16 octobre 2011
À 4 jours de la finale.
Bon, avant tout , faisons un retour sur cette demi-finale... exceptionnelle.
Les bleus ont gagné un match qu'ils perdront 49 fois sur 50. C'est là le réel problème. Il n'y a aucun scandale. Le contexte très particulier a créé les conditions de quelques emportements excessifs contre cette équipe. D'abord un opposition entre un "petit" et un gros dont on s'apercevra si on veut bien être honnête qu'elle n'a pas grand sens au vu des coupes d'Europe par exemple ou même de récents tournois. Ensuite une opposition de style qui s'est avérée encore plus radicale sur ce match qu'attendu. J'y reviendrai.
Enfin, le cas Warburton, joueur exceptionnel, connu pour son agressivité saine et son enthousiasme qui a écopé à la 19ème minute d'un carton rouge dramatique pour les siens et surtout pour lui. Revenons sur cet évènement. Anticipant brillamment sur une combinaison française, il coupe la trajectoire de Vincent Clerc, le plaque en pleine vitesse, le soulève, le bascule tête en bas et le lâche. Le toulousain tombe sur les épaules et le cou et reste quelques minutes au sol. L'arbitre Mr Rolland, parfaitement placé n'hésite pas et sort le carton rouge. La règle est sans équivoque. Elle prévoit un carton rouge dans ce cas. Pourquoi tant de critiques sur cette décision? D'abord en 87, lors de la seule demi-finale disputée par le Pays de Galles, un joueur gallois avait été le premier expulsé de l'histoire de cette compétition, voilà une vieille blessure qui se ré-ouvre, mais c'est surtout pour les gallois. Pour les autres, c'est le déroulement du match qui a créé la frustration, les rouges n'ont cessé de prendre l'ascendant contre les français jusqu'à perdre un match impossible à perdre , à 14 contre 15 pendant plus d'une heure de jeu !!!
C'est là que je me livrerai à une défense paradoxale du XV de France. Je m'explique. Tout le monde les critique pour leur absence de jeu comme si la piètre qualité de leur prestation était un choix stratégique, pour contrer le gallois et leur jeu de mouvement. Mais la France n'a même pas pu exercer le moindre choix stratégique tant elle était dominée dans le jeu courant, dans l'engagement. On peut d'ailleurs penser que l'expulsion de Warburton n'a pas été aussi préjudiciable qu'elle aurait pu, car les rouges ont monopolisé le ballon et n'ont pas vraiment eu à affronter de temps fort français , où Sam Warburton excelle dans le grattage et la récupération sans compter l'effet psychologique que le sentiment d'injustice forcément ressenti a dû avoir sur les gallois en les mettant en mode "commando". Il ne faut pas nier cependant que la fatigue accrue a pesé en fin de rencontre notamment lors de cette longue action de 5 minutes et 29 temps de jeu où les rouges, à la recherche de la faute, n'avançaient plus.
Nous avons assisté à une répétition de la décompression française suite à un bon match en quart et la logique aurait voulu que nous perdions,... comme prévu! Mais les gallois n'ont pas su transformer leur domination en points ratant presque tout leurs coups de pied, avec trois buteurs différents! La chance des bleus avait commencé avec le forfait de Priestland qui aurait certainement sonné le glas des Français, tant la match de Hook fut faible.
A l'inverse, la France fut quand même un peu meilleure que contre le Tonga, en mélée et surtout en touche et la défense fut cohérente et même parfois extrêmement pertinente comme sur la dernière action.
Donc pour revenir sur ce point , il n'y eu pas d'opposition de styles puisque seuls les rouges en eurent un. Et l'équipe de France n'a pas réglé son problème mental qui aurait dû l'écarter de la finale si elle n'avait pas bénéficié d'une conjonction insensée de circonstances chanceuses.
Le débat a fait rage ces jours-ci sur le "jeu" français. Quid du french-flair? est-ce que seul le résultat compte? J'ai là-dessus des sentiments partagés. Je ne crois pas au french-flair, si ce n'est que l'histoire retient les performances inattendues des français et les parent de toutes les qualités alors que c'est l'inconstance même qui les met en relief, ce n'est pas un hasard si nous sommes la seule nation majeure de ce sport n'ayant remporté aucun titre mondial. Je crois au contraire que le résultat prime et que la victoire doit s'imposer comme une priorité. En ce sens je me réjouis de nous voir en finale. Mais c'est parce que nous aurions dû perdre que je suis partagé voire contrarié. Ce n'est pas l'absence de jeu mais la défaite dans l'engagement qui me désole. Nous perdrons les 50 matchs prochains que nous jouerons comme cela, n'en doutons pas, alors il est idiot d'opposer le jeu au résultat. Lorsque les français sont mentalement à la hauteur, il jouent leur jeu, comme en quart et gagnent ou perdent parfois mais moins souvent.
Ce match fut horrible vu de chez nous, aucun plaisir et un stress qui a épuisé pour la journée la plupart de ceux avec qui j'en ai parlé ce jour-là, sans compter la sincère peine pour nos amis gallois et leur capitaine. Le résultat fut absurde et doit être considéré comme une anomalie, anomalie qui nous propulse en finale, seul match qui peut nous sauver car ce type de miracle ne se reproduira pas.
Pour cette finale , il n'y a pas de doutes, la Nouvelle-zélande est archi-favorite et leur rugby ne devrait pas permettre d'avoir le moindre doute. Et pourtant, ce doute existe. J'en parle hors de ma condition de supporter des bleus. La virulence des attaques de la presse mondiale spécialisée (?) contre l'équipe de France semble presque tenter d'exorciser quelque chose. Il existe pour nous, mais il existe évidemment dans la tête de nos adversaires, le souvenir des performances de 1999 et 200, mais plus encore du comportement lunatique permanent de cette équipe assurera l'audience. Les conditions sont réunies pour produire ce genre d'évènement, en suscitant une réaction de groupe acculé, vilipendé de toutes parts, et promis à la correction.
Pour ma part, j'ai peur que l'imprévisibilité de cette équipe aille jusqu'à décevoir ces espoirs de rebellion. Ce serait une triste sortie. j'espère sincèrement que la réaction permettra de voir un vrai match avec le combat et l'engagement que l'on est en droit d'attendre et pourquoi pas un peu de suspens même si la victoire n'est pas au bout. Qui pourrait ne pas se réjouir de voir les blacks sacrés éviter une terrible désillusion sur leur sol.
Mais je reste un supporter des bleus , et c'est pour cela que je pronostiquerai une victoire des all-blacks, en espérant que le statut d'outsider permettra à cette équipe de France de jouer à son maximum.
dimanche 9 octobre 2011
Good game!
Vous saisirez évidemment l'ironie obligatoire de ce titre après la victoire de l'équipe de France, mais pourtant, il y a autre chose. Cette confrontation avec notre meilleur ennemi a été l'occasion comme nous l'espérions tous de voir les nôtres enfin livrer une vrai partie de rugby. Ils l'avaient annoncé , et ils ont fait ce qu'il ont dit. Les cadres ont montré l'exemple en gagnant les duels comme Harinordoqui, auteur comme ses deux co-équipiers d'une partie de très haute volée. Mention spéciale à Bonnaire que j'aurai personnellement élu homme du match, tant sa capacité à repousser sur chaque placage tout en bloquant la balle et ralentissant les transmissions m'a impressionné tout au long de cette partie.
L'ironie, c'est aussi que dans cette coupe du monde coupée en deux avec un tableau du nord et un tableau du sud, le jeu de mouvement ne fut pas là où on l'attendais. Les deux oppositions nordistes ont montré un jeu plus flamboyant, plus vif que les deux quart sudistes. Le nombre d'essais en témoignent aussi. L'heure de vérité sera la finale mais le tapis rouge tressé par les journalistes aux all-blacks vers ce titre qu'ils mériterait d'ailleurs, s'annonce plein d'accrocs.
Je veux aussi revenir sur le cas Lièvremont. J'ai écrit que sa gestion humaine du groupe et les résultats qui en ont résulté étaient un échec avéré. On peut d'ailleurs le maintenir au nom de l'ennui et d'une certaine colère que certains matchs contre l'Italie ou l'Australie a pu susciter. Pourtant, après avoir cru que ces erreurs empêcheraient de voir sur le terrain une quelconque construction de jeu, je dois avouer que la libération par l'intensité que les bleus ont mise samedi a montré des ébauches intéressantes.
J'ajouterai que si l'équipe de France accède à la finale et réalise deux autres matchs pleins, il aura réussi son pari in fine en faisant mieux que ses prédécesseurs, comme Laporte par exemple qui à la suite de la victoire de Cardiff n'avait pas tenu sa ligne de conduite, autoritaire mais efficace qui consistait à composer une équipe adapté à l'adversaire. Et il faut reconnaître que le personnage Lièvremont, après m'avoir dérouté, au point de me rallier tardivement à la masse de ses détracteurs, le mériterait. Au moment où lui même a entrevu le précipice, son attitude de mise en retrait tout en montrant l'exemple en affirmant vouloir vivre à fond ses instants, le sourire revenu dans la semaine précédant le match couperet a humblement participé au renouveau des bleus. Son sourire contrastait d'ailleurs étonnamment avec les mines guerrières des joueurs, Le transfert de responsabilité s'était fait, in extremis, certes mais fait. Je crois qu'il est juste de savoir le reconnaître. Et donc on a vu du jeu. La première demi-heure a montré les trois-quart en mouvement et le premier essai est précédé d'une belle maîtrise du rythme par nos deux n°9. Le contact de Nallet qui va au sol volontairement, la redoublée de Parra et les courses croisées ont permis à Vincent Clerc de faire parler sa vista toujours aussi exceptionnelle.
Parra est déterminant sur les deux essais, Palisson nous a rappelé un certain Cordorniou contre ces mêmes anglais pour un essai de Pardo, qui nous avait déja fait sauter devant la télé.
Le jeu au pied a aussi été excellent. Parra encore a su trouver une longueur étonnante, Yachvili a délivré de très bons coups de pied d'occupation, et la surprise est venu du pied droit de Mermoz, également long et pertinent en plusieurs occasions.
La reconduction de l'équipe me parait également défendable. Tous les joueurs ont assuré, et les automatismes pourront s'affiner ainsi. On ne peut pas avoir reproché au sélectionneur de changer de joueurs tout le temps et demander qu'ils change entre ces deux matchs. La situation est très différente de 2007 ou il aurait fallu changer une équipe composée pour contrer les Blacks, épuisée, qui devait répondre à un situation totalement différente contre des anglais moins joueurs mais très physique, et aujourd'hui, avec une équipe qui doit être assez fraîche physiquement vu l'intensité moyenne et le turn-over des matchs de poule.
Face au Pays de Galles, on doit s'attendre à une opposition plus conséquente. d'abord, il faut reconnaître que les anglais ont été assez peu inspirés, voire incohérents, et de surcroît dominés dans l'engagement. Le pays de Galles propose un jeu beaucoup plus convaincant, équilibré et cohérent. La clef sera de maîtriser le rythme en dominant la conquête, pour ralentir le jeu si besoin est, mais les Irlandais maîtres dans cet exercice s'y sont cassé les dents. Et de dominer dans l'engagement défensif comme lors du quart pour empêcher la machine galloise de s'emballer. Si ces ingrédients sont à nouveau présents, les mêmes causes devraient avoir les mêmes effets.
Mais les bleus sont-ils capables de mettre autant d'intensité hors d'un contexte de révolte? Réponse Samedi.
jeudi 6 octobre 2011
L'heure de se mouiller!
Il est temps de se livrer à l'exercice périlleux du pronostic. Non pas que j'y excelle, bien au contraire mais c'est le jeu. Je prendrai les matchs dans l'ordre chronologique.
Premier quart entre les celtes, le match entre gallois et irlandais est celui qui présente à mon goût, le plus d'intérêt! Il combine une vrai opposition de style, un total suspense sur l'issue finale et oppose deux des équipes ayant sur la première phase montré les plus belles choses. Leurs oppositions face aux deux grosses équipes du sud ont montré un vrai progrès et soit une victoire pour l'Irlande soit une défaite injuste pour les gallois face à l'Afrique du sud.
Je pense que l'irlande sera en demi. Leur jeu plus direct me semble plus apte à gérer les matchs éliminatoires. L'expérience du groupe plaide aussi pour cela. Face au jeu toujours aussi ambitieux des diables rouges, les cadres irlandais devraient pouvoir maîtriser le rythme du match.
Il reste que je serai levé pour me régaler du duel au sol (mais au sommet) entre O' Brien et Warburton.
Arrive ensuite le crunch avec un petit arrière goût de 91. Là , j'ai beau essayer, je n'arrive pas à être objectif, je l'avoue. Je trouve qu'il est primordial pour le rugby français que nos bleus nous fasse cadeau (ce sera mon anniversaire d'ailleurs) d'un premier vrai match de rugby dans cette compétition. Une défaite en jouant vraiment suffirait pour me plaire car on ne peut peut-être pas attendre beaucoup plus si les Anglais nous sortent un gros match dont ils ont le secret contre nous, mais cela ne suffirait pas pour effacer auprès du grand public français l'impression désastreuse laissée jusque là. J'arrive donc à ce pronostic. Je ne crois pas que prévoir un match serré et accroché soit très subjectif. La réaction attendue des bleus ne peut qu'avoir lieu, trop tard pour avoir la moindre certitude de jeu mais il est clair que c'est une situation qui nous a réussi par le passé, face aux blacks notamment et qui convient parfaitement à notre esprit inconstant. Face à nous, les anglais auront à jouer mieux aussi s'ils veulent avoir leur chance, eux aussi aiment ce challenge. Ça devrait saigner! En toute subjectivité, je jouerai une victoire française , à 51/49.
L'indécision est aussi grande pour le premier match de dimanche entre sud-africains et australiens. Mais le génie des trois-quarts wallabies risquent fort de se voir privé de munitions par la conquête sud-africaine. Les sprinboks présentent un visage étonnamment compact, dans toutes ses lignes avec presque aucune faiblesse plus une ampleur inédite du projet de jeu. Je les vois gagnant.
Le dernier quart entre Néo-zélandais et argentins devrait être une formalité pour les blacks, l'ampleur du score sera la seule inconnue, j'en ai peur. Slade est associé à Weepu, j'aurai aligné Weepu en 10. Il me semble offrir plus de garanties que son jeune collègue et le poste de 9 est bien pourvu. Face aux sprinboks en demi, Slade sera peut-être juste.
J'attends vos commentaires.
Premier quart entre les celtes, le match entre gallois et irlandais est celui qui présente à mon goût, le plus d'intérêt! Il combine une vrai opposition de style, un total suspense sur l'issue finale et oppose deux des équipes ayant sur la première phase montré les plus belles choses. Leurs oppositions face aux deux grosses équipes du sud ont montré un vrai progrès et soit une victoire pour l'Irlande soit une défaite injuste pour les gallois face à l'Afrique du sud.
Je pense que l'irlande sera en demi. Leur jeu plus direct me semble plus apte à gérer les matchs éliminatoires. L'expérience du groupe plaide aussi pour cela. Face au jeu toujours aussi ambitieux des diables rouges, les cadres irlandais devraient pouvoir maîtriser le rythme du match.
Il reste que je serai levé pour me régaler du duel au sol (mais au sommet) entre O' Brien et Warburton.
Arrive ensuite le crunch avec un petit arrière goût de 91. Là , j'ai beau essayer, je n'arrive pas à être objectif, je l'avoue. Je trouve qu'il est primordial pour le rugby français que nos bleus nous fasse cadeau (ce sera mon anniversaire d'ailleurs) d'un premier vrai match de rugby dans cette compétition. Une défaite en jouant vraiment suffirait pour me plaire car on ne peut peut-être pas attendre beaucoup plus si les Anglais nous sortent un gros match dont ils ont le secret contre nous, mais cela ne suffirait pas pour effacer auprès du grand public français l'impression désastreuse laissée jusque là. J'arrive donc à ce pronostic. Je ne crois pas que prévoir un match serré et accroché soit très subjectif. La réaction attendue des bleus ne peut qu'avoir lieu, trop tard pour avoir la moindre certitude de jeu mais il est clair que c'est une situation qui nous a réussi par le passé, face aux blacks notamment et qui convient parfaitement à notre esprit inconstant. Face à nous, les anglais auront à jouer mieux aussi s'ils veulent avoir leur chance, eux aussi aiment ce challenge. Ça devrait saigner! En toute subjectivité, je jouerai une victoire française , à 51/49.
L'indécision est aussi grande pour le premier match de dimanche entre sud-africains et australiens. Mais le génie des trois-quarts wallabies risquent fort de se voir privé de munitions par la conquête sud-africaine. Les sprinboks présentent un visage étonnamment compact, dans toutes ses lignes avec presque aucune faiblesse plus une ampleur inédite du projet de jeu. Je les vois gagnant.
Le dernier quart entre Néo-zélandais et argentins devrait être une formalité pour les blacks, l'ampleur du score sera la seule inconnue, j'en ai peur. Slade est associé à Weepu, j'aurai aligné Weepu en 10. Il me semble offrir plus de garanties que son jeune collègue et le poste de 9 est bien pourvu. Face aux sprinboks en demi, Slade sera peut-être juste.
J'attends vos commentaires.
mardi 4 octobre 2011
Après France-Tonga.
Nous y voilà à ce fameux quart contre les anglais. C'était attendu et pourtant on ne peut pas dire que cette première phase ait été sans surprises! Jusqu' à la défaite des bleus face au Tonga qui, sans la défaite surprise de ces mêmes Tongiens contre le Canada, n'aurait pas manqué de nous remettre dans l'avion.
Je me suis levé samedi pour voir ça. Je dois avouer que je n'avais pas d'avis , tant mon oeil bienveillant sur les bleus et un certaine sympathie pour le personnage Lièvremont avaient été déroutés par cette première phase . J'entendais bien les commentaires qui nous prédisaient la montée en puissance, un match plein et abouti et je l'espérais sûrement mais je n'arrivais pas à y croire vraiment. J'étais détaché, sans passion. Pourtant , j'ai rêvé dans la nuit de ce match, sans pouvoir en tirer un pronostic, je vous rassure mais ça ne se passait ... pas très bien.
Donc quand j'ai vu le féroce combat des premières minutes, quand les français ne se sortaient pas encore, je suis resté froid. Et comme la semaine précédente , ça a commencé à " piquer " sérieux après un quart d'heure. Et rebelote, on a commencé à se sortir, mais eux , ils jouaient leur dernier match, ne tablaient que sur la victoire et comptaient bien s'en mettre une belle avant de rentrer à la maison. Avec le recul , on peut se réjouir qu'ils n'aient pas imaginé une seconde pouvoir se qualifier avec 4 essais car s'ils avaient joué ça, je ne sais pas si on aurait pu faire autre chose que compter sur leur maladresse.
A noter le match énorme de Médart qui en plus d'être le seul français capable de franchir la ligne d'avantage à réalisé plusieurs miracles défensifs.
La suite est connue, et la France est ...qualifiée! Et dans un tableau européen en prime! Et face au moins convaincant de cette première phase après nous! Pourtant , en l'état actuel des choses, nous sommes les outsiders face à chacune de ces équipes.
Nous voici dans une situation pittoresque tout de même! Avec encore devant nous de quoi réaliser un exploit ou un gâchis total!
Parlons un peu de Lièvremont. Ses interventions de la soirée et la conférence de presse du dimanche ont montré à la fois un changement dans l'attitude et une certaine constance. Le changement, c'est qu'il évoque un échec personnel sans le démentir et semble considérer que cet échec est acté. C'est aussi ce que je pense. On l'a vu venir et il est là! confirmé. Marc Lièvremont a échoué en équipe de France et la plus improbable des victoires des bleus dans les semaines à venir n'y changerait rien.
En même temps il ne change pas. Il reste le gars droit , au service de son collectif, malgré l'échec et je trouve cela assez digne. Il ne change pas non plus de méthode (si il en a une) face à la presse, aucune langue de bois, comme quand il évoque sa déception de la soirée d'après-match et quand il utilise de façon risquée la provocation dans la presse pour forcer la réaction de ses joueurs. Là, je le suis beaucoup moins. Depuis le traumatisme de Rome, et cette conférence de presse hallucinante qui a ébranlé le groupe et l'a privé de joueurs comme Jauzion, Chabal, Poitrenaud.
Là, où je le suis encore moins c'est lorsqu'il se risque à donner dans la comparaison avec le désastre des bleus du foot en Afrique du Sud.
En d'autres termes, il admet son échec et son destin, et se met aussitôt avec ses moyens au service de ses joueurs.
Et les joueurs?
J'ai lu ici ou là qu'il fallait se résoudre à admettre qu'ils n'avaient pas le talent qu'on leur prêtait. Mais ce n'est pas le problème, il est clair que bons ou mauvais, ils n'ont pas encore montré un vrai match de rugby, ils n'ont pas évolué à leur niveau, quelque soit ce niveau d'ailleurs. Le moment n'est plus de se demander à qui la faute. Celle du staff est admise, mais il reste aux joueurs la responsabilité de prendre leur destin en main. Après tout, la situation est alléchante. Les cadres du groupe mais pas seulement, devraient piaffer d'impatience devant ce quart de finale et projeter de se resserrer sur un rugby fondamental, axé sur le combat au sol, l'agressivité défensive et les contres.
Mais me direz-vous pourquoi si tard? Alors que la qualification n'était pas mathématiquement acquise, on aurait du voir cette prise en main par les cadres, cette responsibilisation de chacun, cette envie de combat. Alors pourquoi?
Peut-être en effet parce que le rugby a changé. Je rejoindrai sur ce point l'analyse de Benezech sur son blog. Les joueurs aujourd'hui ont des contrats à gérer, une carrière à mener, et même une image à entretenir. Et pour cela ils sont assistés par des agents, des conseillers tout en étant dans le même temps choyé par la fédération dans leur statut d'international. Si on ajoute à cela le fait que la sélection de lièvremont a lissé l'équipe en enlevant quelques caractères, on peut douter qu'il ne se passe quoi que ce soit du coté des joueurs.
On peut dans cette optique qu'accueillir favorablement l'annonce de cette équipe avec la réintégration de Mas et Harinordoquy dans le XV de départ et la conservation du groupe qui se doit d'etre revanchard. Mas est capitaine de Perpignan, et a vécu plusieurs crises assez violentes avant de mener son club au titre et il a été épargné par ces deux défaites consécutives. C'est certes un "taiseux" mais s'il mettait son pilier au supplice, il susciterait forcément une réaction de solidarité de tous ses coéquipiers. Harinordoquy remplaçant à un poste qu'il aime moins que le 8, est rentré dans le rang et s'est correctement plié à la discipline du groupe, un bon gars, quoi. Qui pourrait le lui reprocher? Il sera titulaire et, on peut espérer qu'il se montre à son meilleur niveau.
En conclusion, je dirai que l'essentiel est préservé. La possibilité d'une révolte collective qui ne suffira pas pour gagner la coupe du monde mais sauverait l'équipe de France d'un gâchis insupportable pour ceux dont je fais partie qui aiment ce sport pour ses valeurs plus que pour le spectacle qu'il propose. Aux joueurs de saisir leur chance de nous montrer courage, solidarité, humilité, agressivité et peut-être cela fera éclore un peu de d'inspiration, de vista, de talent ( je les échangerai contre une victoire au couteau). Nous n'avons aujourd'hui vu ni les unes, ni les autres.
Je me suis levé samedi pour voir ça. Je dois avouer que je n'avais pas d'avis , tant mon oeil bienveillant sur les bleus et un certaine sympathie pour le personnage Lièvremont avaient été déroutés par cette première phase . J'entendais bien les commentaires qui nous prédisaient la montée en puissance, un match plein et abouti et je l'espérais sûrement mais je n'arrivais pas à y croire vraiment. J'étais détaché, sans passion. Pourtant , j'ai rêvé dans la nuit de ce match, sans pouvoir en tirer un pronostic, je vous rassure mais ça ne se passait ... pas très bien.
Donc quand j'ai vu le féroce combat des premières minutes, quand les français ne se sortaient pas encore, je suis resté froid. Et comme la semaine précédente , ça a commencé à " piquer " sérieux après un quart d'heure. Et rebelote, on a commencé à se sortir, mais eux , ils jouaient leur dernier match, ne tablaient que sur la victoire et comptaient bien s'en mettre une belle avant de rentrer à la maison. Avec le recul , on peut se réjouir qu'ils n'aient pas imaginé une seconde pouvoir se qualifier avec 4 essais car s'ils avaient joué ça, je ne sais pas si on aurait pu faire autre chose que compter sur leur maladresse.
A noter le match énorme de Médart qui en plus d'être le seul français capable de franchir la ligne d'avantage à réalisé plusieurs miracles défensifs.
La suite est connue, et la France est ...qualifiée! Et dans un tableau européen en prime! Et face au moins convaincant de cette première phase après nous! Pourtant , en l'état actuel des choses, nous sommes les outsiders face à chacune de ces équipes.
Nous voici dans une situation pittoresque tout de même! Avec encore devant nous de quoi réaliser un exploit ou un gâchis total!
Parlons un peu de Lièvremont. Ses interventions de la soirée et la conférence de presse du dimanche ont montré à la fois un changement dans l'attitude et une certaine constance. Le changement, c'est qu'il évoque un échec personnel sans le démentir et semble considérer que cet échec est acté. C'est aussi ce que je pense. On l'a vu venir et il est là! confirmé. Marc Lièvremont a échoué en équipe de France et la plus improbable des victoires des bleus dans les semaines à venir n'y changerait rien.
En même temps il ne change pas. Il reste le gars droit , au service de son collectif, malgré l'échec et je trouve cela assez digne. Il ne change pas non plus de méthode (si il en a une) face à la presse, aucune langue de bois, comme quand il évoque sa déception de la soirée d'après-match et quand il utilise de façon risquée la provocation dans la presse pour forcer la réaction de ses joueurs. Là, je le suis beaucoup moins. Depuis le traumatisme de Rome, et cette conférence de presse hallucinante qui a ébranlé le groupe et l'a privé de joueurs comme Jauzion, Chabal, Poitrenaud.
Là, où je le suis encore moins c'est lorsqu'il se risque à donner dans la comparaison avec le désastre des bleus du foot en Afrique du Sud.
En d'autres termes, il admet son échec et son destin, et se met aussitôt avec ses moyens au service de ses joueurs.
Et les joueurs?
J'ai lu ici ou là qu'il fallait se résoudre à admettre qu'ils n'avaient pas le talent qu'on leur prêtait. Mais ce n'est pas le problème, il est clair que bons ou mauvais, ils n'ont pas encore montré un vrai match de rugby, ils n'ont pas évolué à leur niveau, quelque soit ce niveau d'ailleurs. Le moment n'est plus de se demander à qui la faute. Celle du staff est admise, mais il reste aux joueurs la responsabilité de prendre leur destin en main. Après tout, la situation est alléchante. Les cadres du groupe mais pas seulement, devraient piaffer d'impatience devant ce quart de finale et projeter de se resserrer sur un rugby fondamental, axé sur le combat au sol, l'agressivité défensive et les contres.
Mais me direz-vous pourquoi si tard? Alors que la qualification n'était pas mathématiquement acquise, on aurait du voir cette prise en main par les cadres, cette responsibilisation de chacun, cette envie de combat. Alors pourquoi?
Peut-être en effet parce que le rugby a changé. Je rejoindrai sur ce point l'analyse de Benezech sur son blog. Les joueurs aujourd'hui ont des contrats à gérer, une carrière à mener, et même une image à entretenir. Et pour cela ils sont assistés par des agents, des conseillers tout en étant dans le même temps choyé par la fédération dans leur statut d'international. Si on ajoute à cela le fait que la sélection de lièvremont a lissé l'équipe en enlevant quelques caractères, on peut douter qu'il ne se passe quoi que ce soit du coté des joueurs.
On peut dans cette optique qu'accueillir favorablement l'annonce de cette équipe avec la réintégration de Mas et Harinordoquy dans le XV de départ et la conservation du groupe qui se doit d'etre revanchard. Mas est capitaine de Perpignan, et a vécu plusieurs crises assez violentes avant de mener son club au titre et il a été épargné par ces deux défaites consécutives. C'est certes un "taiseux" mais s'il mettait son pilier au supplice, il susciterait forcément une réaction de solidarité de tous ses coéquipiers. Harinordoquy remplaçant à un poste qu'il aime moins que le 8, est rentré dans le rang et s'est correctement plié à la discipline du groupe, un bon gars, quoi. Qui pourrait le lui reprocher? Il sera titulaire et, on peut espérer qu'il se montre à son meilleur niveau.
En conclusion, je dirai que l'essentiel est préservé. La possibilité d'une révolte collective qui ne suffira pas pour gagner la coupe du monde mais sauverait l'équipe de France d'un gâchis insupportable pour ceux dont je fais partie qui aiment ce sport pour ses valeurs plus que pour le spectacle qu'il propose. Aux joueurs de saisir leur chance de nous montrer courage, solidarité, humilité, agressivité et peut-être cela fera éclore un peu de d'inspiration, de vista, de talent ( je les échangerai contre une victoire au couteau). Nous n'avons aujourd'hui vu ni les unes, ni les autres.
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