vendredi 26 février 2010

Wales/France: 20 minutes de rugby pour les bleus.


Ouf ! Peu de plaisir ce soir en une angoisse qui monte petit à petit, dès la fin de la première mi-temps. Comparé à la sortie de la semaine dernière, on s'est un peu ennuyé.
Pour ma part, c'est le genre de match qui, à l'instar du match contre l'Ecosse, montre le caractère national du style de jeu. Et si on veut bien l'analyser de ce point de vue, ce match comme celui d'Edimbourg, donne certains motifs de satisfaction. Je m'explique.
J'avais écrit que je me satisfaisais de la victoire contre l'Ecosse car il n'y avait rien d'autre à aller chercher. L'Irlande nous a permis de jouer un match référence pour autant que cela signifie quelque chose. Face au Pays de Galles, ce soir, qui nous a donné 20 points d'avance, sans avoir à s'employer autrement qu'en appliquant la défense collective concoctée par David Ellis, l'équipe de France n'est pas entrée dans le match. On aurait dit une séance d'opposition, il ne manquait que les chasubles! Et quand les rouges, au pied du mur, ont enflammé le stade, les bleus ont eu le plus grand mal à se mettre à la hauteur de l'évènement.
Mais... ils y sont arrivé! Et on a enfin vu un peu de rugby, 20 minutes! Le public français fera la fine bouche, mais il faut noter que les gallois n'ont jamais pu se mettre en situation de gagner, sauf sur la dernière action et cet essai de Shane Williams mais c'était trop tard. Après quinze minutes de panique, la France a su, grâce à son banc principalement, tuer le rythme effréné des rouges et attendre la fin.
Je reviens à cet aspect culturel national, on joue souvent le même match contre les écossais, poussif et victorieux mais insatisfaisant, l'Irlande est le sparring-partner idéal, et le Pays de Galles nous sert souvent des matchs débridés et illogiques. C'est là que la France me semble sur la bonne voie, elle nous avait habitué à se trouer en situation de favoris et nous voilà à trois victoires! C'est déjà un changement positif.

Mais ne nous cachons pas qu'avec un peu plus de réussite, les gallois aurait pu nous mettre à mal sur cette fin de match. Et c'est là que les français doivent passer un cap supplémentaire, celui qui leur permettrait d'imposer un peu plus leur jeu et de moins dépendre de la prestation de l'adversaire, qui donnera des matchs pleins contre l'Ecosse, des matchs maîtrisés contre le Pays de Galles, et, le plus important, des victoires contre l'Angleterre.

dimanche 14 février 2010

Direction Cardiff!


Avant tout, réjouissons nous pour ce sport qu'il soit capable de proposer un tel spectacle. Que ce soit l'ébouriffant retour des gallois face à une surprenante Ecosse, ou le niveau très élevé du match des français contre les tenants du titre irlandais, on s'est régalé!
Pour les bleus, c'était fête! Un mot tout d'abord pour remarquer que la réussite bleue étaient insolente hier. Les rebonds étaient bleus comme celui qui priva D'Arcy d'un essai mérité, mais également les drops de Trihn-Duc, Michalak ou Parra, qu'ont a connus moins précis. Un mot également pour l'arbitrage de Wayne Barnes, qui réussit indéniablement aux français, en sanctionnant sévèrement l'anti-jeu de cartons, même si on peut déplorer un certain laxisme sur les hors-jeu de ligne lors de défenses inversées. Un arbitrage risqué mais de haut-niveau qui donne de bons matches, et qu'on peut mettre au crédit de cet arbitre, un de mes préférés avec Chris White.

Ceci dit, il ne faut pas minimiser la performance des bleus. Si l'on prend les performances individuelles, on peut citer au moins 8 joueurs auteurs d'une performance exceptionnelle: Servat, Nallet, Dusautoir, Harinordoqui, Parra, Trihn-Duc, Jauzion , Bastareaud, soit la moitié de l'équipe et surtout l'axe 8-9-10-12-13 qui a dominé tout les duels aprés le premier quart- d'heure.
La démonstration fut aussi collective avec malgré tout quelques ratés sur la touche en début de match. La mélée fut aussi dominatrice que possible lors d'un match de ce niveau, et le jeu au sol, apanage habituel des joueurs irlandais vit les bleus dominer leur vis-à-vis.
La charnière fut brillante. Parra, agressif, inspiré, donna l'étendue de son talent entrevu avec Clermont, et Trihn-Duc a su répondre à la tentative un peu trop systématique de l'isoler en coupant son extérieur, en jouant sur son point fort, le jeu physique dans la défense, puis le jeu de passe dans le dos de cette défense, alors que les irlandais attendaient certainement plutôt qu'il se débarrasse du ballon au pied ou soit pris avant la ligne d'avantage.
Même si je ne l'ai pas listé, Poitrenaud doit être crédité d'une deuxième copie sérieuse, qui corrige la sensation d'irrégularité qu'il m'avait toujours laissé.

La régularité, c'est certainement la vraie question que doit se poser le XV de France. L'année passée, la victoire contre les gallois avait déjà le goût de cette victoire contre les irlandais, et ... on sait ce qu'il advint une semaine plus tard à Twickenham. Cardiff se profile donc et je ne serai rassuré qu'après ce match.
Mais il y a un an, lors de la défaite en Irlande, j'avais aimé cette équipe et commencé à comprendre et apprécier le travail du staff. Cette sensation est agréablement confirmée aujourd'hui. Allez les bleus!

dimanche 7 février 2010

Ecosse/France: l'essentiel est assuré.


Disons le tout net, ce premier opus 2010 ne nous a pas fait grimper aux rideaux.
Mais comme je suis un incorrigible optimiste, je crois pouvoir dégager plusieurs motifs de satisfaction.
Partons d'avant le match et considérons ce que nous risquions. La défaite, simplement, celle qui adviendra un jour ou l'autre, avant que l'Ecosse ne domine le monde du rugby! Et avec une telle défaite, le doute et les critiques les plus dures.
Considérons maintenant ce que nous pouvions espérer, la victoire accompagnée de la manière, à grand renfort de "french flair" et jeu de mouvement! Serions nous plus avancés?
Face à une équipe qui lutte depuis déjà quelques années pour éviter la cuillère de bois, condamné à l'exploit à chacune de ses sorties, quelle signification aurait eu une large victoire facile? Aucune. Et avec elle, le risque de se voir arrivé, surtout si on compare avec les sorties moyennes des vainqueurs de la veille, anglais et irlandais.

Seule la victoire était belle. Et sa relative difficulté lui donne sa valeur. D'abord, ces joueurs écossais sont valeureux et joueurs, bons dans la possession du ballon. Ensuite, comme les anglais et irlandais, les français ont montré des limites dans la fluidité qui montre que les réglages ne sont pas finis. Et pourtant, certains domaines ont donné des garanties. Le pack, remplaçant inclus, a dominé en mélée durant tout le match. Les groupés-pénétrant ont très bien avancé. Certains joueurs comme Bastareaud ou Domingo ont confirmé les espérances placées en eux et finalement cette équipe a évité une fin de match serrée en n'étant jamais à la portée de ses adversaires du jour.
La charnière est un peu grippée, c'est sûr, mais pourtant les bleus ont fait preuve d'une certaine efficacité, au contraire des écossais, en franchissant la ligne assez facilement lorsque la possession était bleue. L'essai manqué par Vincent Clerc est une bon exemple d'une utilisation très efficace d'un ballon de récupération. Les bleus ont su défendre et contrer, mais également conserver et construire. Les matchs contre l'écosse, rarement perdu, ont rarement permis aux bleus de montrer ce qu'il font de mieux, parfois même, on a connu des victoires presque honteuse, comme celle acquise à la dernière minute sur cet essai de Traille au stade de France.
Alors, finalement, si ce match n'était pas enthousiasmant, il fut ce qu'il devait être et la frustration des amateurs de ce jeu ne pouvait être soulagée aujourd'hui. Il faudra attendre la semaine prochaine et la confrontation avec le tenant du titre, pour savoir ce que nous pouvons espérer et craindre.