jeudi 12 novembre 2009

Un test très excitant.

Demain soir, les sprinboks, champions du monde en titre, vainqueur du dernier tri-nation et unanimement reconnus comme la meilleure équipe du moment depuis deux ans seront à Toulouse pour se confronter à l'équipe de France.
Les bleus, toujours champions de l'inconsistance, cinquième au classement de l'IRB, ne peuvent raisonnablement être considérés comme favoris, si l'on pense à la tournée de juin durant laquelle le meilleur et le médiocre ont alterné. Pourtant, deux raisons principales donne à cette rencontre une saveur particulière:
D'abord, c'est la situation préférée de nos bleus. Promis à la défaite, ils nous ont parfois réservé de magnifiques surprises de David contre Goliath, associant réussite insolente ( 2007 Cardiff), "french flair" ( 1987,1999) à un cocktail bien dosé des valeurs du rugby comme courage et solidarité (Wales/France 2009). Même si ces exploits ont le plus souvent été lors des coupes du monde et que les tournées de novembre furent plus riches en déconvenues qu'en victoire contre les grandes nations, on peut difficilement s'empêcher d'imaginer le meilleur.
Enfin, l'analyse tactique des choix de nos sélectionneurs permet de voir les nombreuses options qui ont dû se présenter à eux. Leur choix est cohérent mais aurait pu être différent. En face, au contraire, seules les blessures ont légèrement changé le visage de l'équipe et si des choix tactiques ont été abordés, il est clair que les mêmes joueurs étaient censés les porter. C'est tout le contraire pour les bleus! Plusieurs postes clés présentaient des choix entre joueurs de qualité équivalente mais résolument différente.
L'adversaire et sa puissance ont aussi clairement impressionné la stratégie du staff français. La composition du banc montre que les bleus doivent résister en combattant, avant de créer du mouvement avec des joueurs plus rapides comme Chabal, Domingo, Szarsewski, Bonnaire, Médart.

Reste une nouveauté. L'Afrique du Sud est une équipe qui réussit assez bien au français depuis une dizaine d'années et qui n'a pas le profil des All-blacks, everest du rugby que les français ont gravi plusieurs fois. Certaines victoires très notables contre les boks sont passées inaperçues. Espérons que les français seront assez inquiets pour sortir le match espéré et surtout réiterer contre les blacks 15 jours plus tard.

lundi 9 novembre 2009

Le XV de France contre les Sprinboks!


La composition est tombée ce matin.

Traille (Biarritz) - Clerc (Stade Toulousain), David (Stade Toulousain), Mermoz (Perpignan), Heymans (Stade Toulousain) - (o) Trinh-Duc (Montpellier) (m) Dupuy (Stade Français) - Harinordoquy (Biarritz), Picamoles (Stade Toulousain), Dusautoir (Stade Toulousain, cap) - Millo-Chluski (Stade Toulousain), Nallet (Racing-Métro) - Mas (Perpignan), Servat (Stade Toulousain), Barcella (Biarritz)

Remplaçants: Szarzewzski (Stade Français), Marconnet (Stade Français), Chabal (Racing-Métro), Bonnaire (Clermont), Parra (Clermont), Marty (Perpignan), Médard (Stade Toulousain), Domingo (Clermont)


Disons d'abord que cette équipe semble solide, composée seulement de joueurs ayant confirmé leur qualités au niveau international au moins une fois. La priorité retenue par le staff semble bien être de répondre présent sur le combat et le physique, Mais comment cela pourrait-il être autrement contre l'Afrique du sud!
Le paquet d'avant est très solide, privilégiant la forme du moment ( Servat, Mas), et semble se stabiliser depuis un an, en offrant des certitudes!
On peut néanmoins craindre l'alignement sprinboks et les rentrées de Bonnaire et Chabal risquent d'être avancées si ça se passe mal avec Harinordoqui pour seul vrai spécialiste.

La charnière reste dans la continuité de la tournée de juin, une stabilité inhabituelle et bienvenue d'autant que les performances de Trinh-Duc et Dupuy sont bonnes en club.
Au centre, aux cotés de l'incontestable Mermoz, c'est Yann David qui décroche sa deuxième cap! En l'absence de Bastareaud, le staff a voulu durcir le milieu de terrain au détriment de la complémentarité catalane un moment pressentie. Même chose pour les trois-quarts ou la triplette toulousaine est sacrifiée pour mettre papa Traille sur le terrain.
Etant un défenseur inconditionnel de Traille, je dois avouer que j'aurai préféré Médart sur le terrain avec ces compères. Il dispose d'un jeu au pied excellent également et Traille aurait été plus utile en soutien direct du jeu au pied encore fragile de Trinh-Duc, ce que ne peut pas offrir David!

En résumé, une belle équipe de France qui peut tenir son rôle d'outsider, avec des inquiétudes pour la touche et le jeu au pied d'occupation.

dimanche 14 juin 2009

Nouvelle-Zélande/France: Acte I


Ah, comme j'aime ces matchs retransmis depuis l'autre bout du monde! Ils ont un goût de madeleine, souvenir d'enfance et d'adolescence comme cette extraordinaire demi-finale en 1987. C'était même avant l'époque du sport professionnel et télégénique, et les matchs des tournées d'été étaient joués l'aprés-midi, ce qui donnait des retransmissions en direct vers les 5 ou 6 heures du matin, ou tard le soir pour les matchs en Argentine après Drucker qui jouait les prolongations et que nous arrosions de noms d'oiseaux, impatient de voir les bleus face aux pumas à Tucuman! Quoiqu'il arrive, ces journées étaient bonnes, toute défaite était honorable, face aux dieux de ce jeu (qui portent le deuil...etc...), et la victoire se parait aussitôt d'une aura de gloire et d'héroisme.

Hier, donc, l'équipe de France a battu pour la 4ème fois de son histoire les All blacks. Passons rapidement sur les blessures et les absences, il manquait Carter et Mac Caw, cela fait une différence mais c'est le sport.
Les français ont livré une belle partie avec quelques performances individuelles d'envergure, comme Servat, Traille ou Dusautoir, et une performance collective trés dense, trés combattive et même un peu vicieuse, à l'image de cette première ligne.
Avec un jour de recul, la victoire ne souffre aucune contestation. Dominés devant, les néo-zélandais n'ont trouvé qu'une parade, dont ils ont usés et abusé avec une certaine réussite d'ailleurs, le jeu au pied court dérrière le premier rideau défensif mais l'ensemble des duels perdus et la pression énorme exercée au centre par Bastareaud a déséquilibré le jeu des blacks. Les fautes de main répétés de Nonu et Toéava attestent de cette domination.
Enfin, le nouveau pragmatisme du plan de jeu bleu avec les trois pieds de Médart Heymans et Traille qui permettent de couvrir tout le terrain adverse a fait reculer l'adversaire lors de chaque échange de jeu au pied.
En résumé, ce fut un match relativement maîtrisé étant donné les doutes concernant le physique, face à un adversaire qui a toutes les raisons de gamberger.
Je ne ferai pas de la France le favori de la semaine prochaine, la peur envolée, on peut s'attendre à un léger relachement mental qui devrait laisser la place à une équipe au pied du mur, condmnée à gagner. Mais si ce phénomène très français disparait ou même s'atténue seulement, les all-blacks devront compter sur la réussite pour l'emporter.

samedi 6 juin 2009

Finale du top 14 en Direct

Honnètement et en préalable, je souhaite la victoire de Clermont.
Le match est parti , 5 minutes sont passées et Clermont tient le plus souvent le ballon. l'affrontement est tactique et physique surtout. Chaque équipe attends l'occasion franche de prendre le score.
Essai de Nalaga! .
Sur cette action , Baby fait montre d'une grande classe et le tandem Brock James/ Nalaga fait mouche comme toute la saison. Le match est rythmé, l'essai transformé.


12''27'
En avant de Durand, comme Mermoz tout à l'heure la pression semble être catalane.

La mélée catalane montre la voie et secoue les jaunards.

Une longue action ,mais c'est le drop qui conclue. Il me semble que la défense de Clermont tient la solution pour le moment.
7/3 pour Clermont.

Farid Sid renvoie l'ascenceur à Baby en grillant Nalaga dans le couloir des 5 m. Une grande finale se dessine.

Pénalité de James 10/3 pour Clermont.
........
28''
Le match est toujours rythmé mais le combat s'est équilibré. Scelzo qui n'a pas récupéré de cette mélée du début et cède sa place.
Le pauvre Mario Ledesma n'a pas de chance avec l'arbitre ce soir, il prend des coups .. et des pénalités! Bizarre.

Le rythme retombe vers la 35 ème minute. L'essentiel se passe en mélée. et autour entre les deux neufs, Trés agressifs!.

Sid musele Nalaga en homme à homme!. Bien joué.
On sent deux équipes qui attende la mi-temps.
Une attaque pas de rebond favorable pour Floch, mais pas d'inspiration coté catalan! Heuereusement , l'arbitre leur donne une occasion de recoller juste avant la pause. Porical la réussit. 10 à 6 pour Clermont. Et pause.


Parti sur les chapeaux de roues , cette finale a un goût de nouveauté. Chaque équipe joue son jeu crânement et le combat est apre comme il se doit. Je prends la pause . C'est du boulot la sténo en regardant le match!
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C'est reparti!
La mise en place tactique reprends quelques minutes. Chandelles et mélées. Et pénalité !

Perpignan porte le ballon , il va falloir marquer dans ce temps! C'est fait ! avec Marty!. Clermont subissait, ça n'a pas traîné. Clermont doit reprendre le jeu à son compte.
L'essai est transformé 13 à 1à pour Perpignan.

47'' voyons ce que les jaunards font. Mais ils le rendenet et la vitesse est catalane, aie! Candelon se réveille, et ...pénalité! Ça va mal pour les jaunards.
Porical en réussite et Clermont est mené de 6 points.
Les réglages sont grippés et pénalité à nouveau. C'est dur pour clermont!
Bien , rougerie et Bonnaire montrent l'exemple!

Mais la pénalité n'est pas bien tapée! Baby!! Encore crève la ligne. C'est mieux! 3 points?
Pourvu que ça ne gamberge pas trop dans les têtes des jaunes!

Floch met du ruthme . Perpignan se met à la faute , c'est loin mais Baby peut égaliser.

Raté mais je sens Clermont dans le match.


On est sur la ligne médiane. Touche pour Perpignan.
Faute de james sur le petit Candelon. On a frolé le carton. Porical marque trois points! 19/13! C'est chaud.
Aïe! Trois points encore! Misère. Le ciel se voile pour les Clermontois.


Nalaga a une balle , non, mauvaise passe .
Ca va mal, car les clermontois refuse les trois points facile etv jouent à la main!???
Départ de Vermeulen. Relai mais les jaunards gambergent, c'est visible, ils ont peur et se posent des questions.

Les 10 dernières minutes et 9 points. C'est un cauchemar pour Ledesma depuis la touche .
Le ballon est porté par Perpignan.
Pénalité. C'est le moment de revenir. Ballon perdu par Canale! c'est la cata.

Clermont cale. Je ne vois pas comment il peuvent s'en sortir. Le poids de l'histoire est encore trop lourd. 5 mn 30 et pas de possession. Le match semble perdu dans leur tête.
Pénalité, un miracle? Raté, c'est bien la fin...

rougerie est touché ! Espérons qu'il n'y aura pas de suite.
Perpignan fait un beau champion ,mais cette histoire est trop cruelle pour Clermont! Inimaginable! Bravo Brunel! USAP Champion!

mardi 2 juin 2009

Les bleus aux antipodes!

• International
Depuis ce match contre l’Angleterre, je n’avais pas eu trop le cœur de commenter l’actualité internationale. Pourtant, il n’est jamais trop tard.
Le triomphe irlandais de cette année avec le grand chelem et la victoire en Coupe d’Europe du Leinster alors que l’on attendait une autre équipe irlandaise, m’a fait plaisir. D’abord, il était temps ! Je veux dire par là qu’une telle génération de talents, O’Driscoll, O’Connell, O’Gara, Stringer, Horgan, D’Arcy et d’autres nous avaient habitué à être déçus et je n’étais pas loin de penser qu’aucun titre ne viendrait couronner ce groupe. Ensuite, le jeu proposé par cette équipe du trèfle et les deux provinces internationales me plait. Je sais qu’il est loin de faire l’unanimité. Le sélectionneur français n’a pas manqué de critiquer un jeu « sans ambitions », trop axé sur la force du pack, et lent. Ce n’est pas ce que j’ai vu !
S’il est indéniable que le huit de devant cultive une certaine puissance et privilégie le combat, n’hésitant pas à garder le ballon lors de longues phases de « pick-and-go », l’exécution technique des lancements de jeu par les trois-quarts fut brillante et l’alternance jeu lent jeu rapide, a été la force principale de cette équipe tout au long du tournoi. Ce fut une équipe qui a imposé son rythme, tout au long de la compétition, à une moindre mesure contre la France.
N’est-ce pas cela le rugby ? Un savant mélange entre la force et la vitesse, qui s’exprime plus alternativement dans l’hémisphère nord que dans le sud où ces ingrédients sont simultanés. Singer le super 14 est peut-être une impasse en ce sens que la culture du nord est plus imprégnée des phases statiques, par définition lentes. Et pour vaincre face aux nations du Sud, ne vaudrait-il pas mieux se donner les moyens de leur imposer notre rythme plutôt que de courir (le mot est bien choisi) après leur jeu et …leurs joueurs !
En ce sens, j’ai été enthousiasmé par cette finale du tournoi contre le Pays de Galles à Cardiff qui fut pour moi le plus beau match de l’année et trône désormais dans ma dvdthèque personnelle. Et j’attends avec impatience pour la première fois depuis longtemps la confrontation entre les lions britanniques et le champion du monde sud-africain.
Le XV de France va affronter la nation la Nouvelle-zélande. Ce match est conditionné fortement par le passé et par le futur proche. Les victoires françaises en coupe du monde sont des traumatismes en Nouvelle-Zélande et le match de poule à venir pour la coupe du monde 2011, semble très proche. De plus, pour la première fois depuis quelques années, les bleus auront leurs meilleurs joueurs. Malgré cela, les All blacks seront archi-favoris, mais je suis impatient de voir le comportement des bleus, dans une situation nouvelle depuis quelques années. La sélection est sans réelle surprise et semble taillée pour livrer une digne bataille.

• Championnat français :
La finale est connue et le champion sera nouveau. Clermont a dominé un Toulouse absent de ses matchs depuis l’élimination en coupe d’Europe, et Perpignan a logiquement un Stade Français en proie à de grosses ratées dans son jeu depuis de nombreux mois. C’est une belle affiche que je ne vois pas Clermont laisser échapper cette fois.
Le top 14 sera l’an prochain plus cruel que jamais quant à la descente, si Albi est forcément concerné, on peut penser que le Racing-métro a les moyens de s’y installer durablement. Les candidats au dernier carré seront plus nombreux encore et confortés par le système de barrages que la ligue a instauré. En dessous, personne ne sera à l’abri du couperet.

lundi 16 mars 2009

Angleterre/France 2009: french flop!

Nous sommes au lendemain de la pire défaite dont je puisse me souvenir, dont le traumatisme n'est pas près de s'effacer. Le contexte d'abord et les espoirs suscités par le superbe match contre le pays de Galles qu'il ne faudrait pas oublier malgré tout,mais aussi l'adversaire le plus qualifié pour blesser notre fierté et enfin la manière , l'abdication de cette équipe lors de cette première mi-temps ont créé un des pires cauchemars rugbystiques que l'on puisse imaginer.
Au moment où les couteaux sortent dessous les manteaux , je trouve juste d'étudier les causes et les conséquences possibles de cette triste journée.


Analyser les causes de cette défaite est forcément périlleux tant la raison a vacillé face à un tel spectacle. Pourtant, il me semble possible de tirer quelques conclusions pertinentes.
Avant tout, c'est une belle victoire tactique de la part du staff anglais qui a su décrypter les points fort de la France contre les gallois. Les renversements systématiques qui ont pris la défense française à revers dès la première action pour le premier essai était le résultat de cette analyse. c'est donc une défaite de Lièvremont par son choix tactique. Ceci explique en partie pourquoi il a annoncé très vite qu'il reconduisait le groupe tel quel pour "assumer ensemble" , l'homme n'étant pas du genre à se défausser.
Ensuite c'est une défaite des joueurs , collectivement d'abord. Les commentaires se déchaînent d'ors et déjà sur les personnalités polémiques comme Chabal ( que certains crucifie déjà) ou Bastareaud, mais c'est bien collectivement que cette équipe a failli. Face à une entame de match catastrophique , c'est une équipe qui peut réagir et hier, il n'y a eu que des réactions individuelles vouées à l'échec, et il est clair que cette équipe n'avait pas la confiance en elle-même suffisante pour se durcir , se camper sur un jeu simple et attendre que l'orage passe. Les essais se sont enchaînés sur le scénario que l'on sait.
Face à une équipe anglaise au bord du gouffre, dos au mur , forcément prête à mourir au combat, le XV de France a montré une fois de plus qu'il est incapable de gérer mentalement ses succès.
J'ajouterai une prestation attendue de mr Dickinson, dans l'arbitraire et l'incohérence qui n'a affecté que l'équipe qui doutait, et voici réunis les ingrédients de cette déculottée historique.

Le match contre l'Italie s'annonce difficile, et nous avons tout à y perdre, .... et rien à y gagner. Une victoire contre cette équipe ne guérira pas la blessure alors qu'une défaite plongerait le rugby français dans le marasme et l'inconnu. Je crois qu'il n'y avait pas mieux à faire que de reconduire le groupe. En effet, l'aspect tactique de cette défaite empêche Marc Liévremeont d'attribuer bons et mauvais points. Il est grandement responsable et le sait! Ensuite, c'est entre eux que les joueurs doivent passer cette semaine, pour se dire les choses en face. Détruire ce groupe au moment ou il est atteint serait lui enlever toute chances de bonifier cette blessure. La coupe du monde est encore assez loin , et qui sait si ce revers ne sera pas le socle de nos futurs succès. Changer l'équipe enlèverait tout intérêt sportif à ce dernier match. D'autant que l'équipe va disparaître de toute façon jusqu'en octobre, puisque nos dirigeants n'ont pas su régler le problème de cette scandaleuse tournée en Nouvelle-zélande et en Australie sans les meilleurs joueurs français. Je crois même que la responsabilité de ce genre de défaites incombe grandement à nos dirigeants qui n'apportent pas de réponses au problèmes recensés tels que le surmenage de ces internationaux, le peu d'arbitres professionnels, ou les tournées "gigot-haricot" dans l'hémisphère sud.

dimanche 8 mars 2009

Fleur bleue

Après le match contre l'Ecosse, je n'ai rien écrit. bien sûr comme tout le monde, j'en ai parlé, mais je n'avais pas de quoi me faire une idée.

Le XV de France restait sur deux prestations convaincantes et pourtant, deux défaites contre l'Australie et l'Irlande. En Novembre, si on peut vite oublier le non-match contre l'Argentine et celui contre la sélection pacifique (deux victoires), la France avait mérité une victoire contre l'Australie et celle-ci ne lui avait échappé que par la faillite de David Skrela au tirs au but et quelques problèmes de défense collective.
Le match contre l'Irlande fut magnifique, brillant, rythmé et inspiré, remporté par le possible futur vainqueur du tournoi.
Puis vint ce match contre l'écosse, avec l'interdiction de perdre. Match gagné , mais piteusement. Il n'y eut que peu de satisfactions, peu d'initiatives ou d'inspiration, une "bouillie de rugby" dixit Marc lièvremont.

Donc si on résume, après un tournoi expérimental, où seuls les journalistes pressés d'enterrer Bernard Laporte (sélectionneur) ont vu des motifs de satisfactions et un scandale de tournée "gigot-haricot" en juin, nous voilà avec 3 victoires insatisfaisantes et deux défaites prometteuses. Vous conviendrez qu'il y a de quoi déboussoler le plus clairvoyant des chroniqueurs ("non , ce n'est pas moi!.. bon ... si vous insistez... ").
Voilà pourquoi, je n'ai rien écrit, et j'ai assisté dubitatif à l'éternelle tempête dans un verre d'eau médiatique, qui était explicable tant les conséquences d'une défaite très possible contre le quinze du poireau paraissaient sérieuses.
Contre le Pays de Galles, l'ère Lièvremont me semble avoir pris son vrai départ. Et après avoir été assez perplexe, je commence à adhérer car je pense que le staff a été bonifiée par la confrontation au réel.
Commençons par les critiques, ce staff fut très "fleur bleue", dans le projet de jeu tout d'abord, très DTN, théorique, détaché du résultat pendant une année! Expérimentation tous azimuts, revue d'effectif et un tournoi raté, sur presque tous les plans. Puis ils m'ont paru peu prévoyants en s'apercevant un peu tard du classement IRB de la France en vue de la coupe du monde 2011. On a d'ailleurs vu que la perte du statut de tête de série n'avait pas été si préjudiciable lors du tirage au sort.
A ces difficultés se sont ajoutés ces défaites et ces victoires piteuses sur le plan du jeu, et le milieu s'est mis à critiquer violemment. Je n'ai pas hurlé avec les loups et je m'en félicite mais pour autant, était-ce évitable en conduisant la barque de cette façon?


La victoire contre les gallois favoris est une victoire personnelle de Marc Lièvremont qui est allé au bout de sa logique, par exemple en alignant Baby en 10, sans véritable buteur. En appliquant sa stratégie du groupe sans se soucier des critiques et de la pression du résultat, il a peut-être passé le Cap-horn. Il aura sûrement emporté l'adhésion et la confiance de ses joueurs et créé la dynamique de groupe qu'il recherchait.
Mais le plus intéressant, plus que cette constance louable dans la gestion humaine, me semble-t-il, est le changement notable que la crise a entraîné chez le sélectionneur. Le pragmatisme a progressivement pénétré la pensée du staff, mais d'une façon homéopathique aux antipodes de la méthode Laporte. Le cas de Sébastien Chabal en est l'exemple le plus clair. D'abord écarté du groupe pour incompatibilité avec le projet de jeu ouvert du nouveau staff, la star médiatique a reconquis une place à la faveur de son comportement en tournée dans des conditions difficiles. Mais comme seconde ligne , car il était jugé incapable de s'intégrer au jeu de passes prône. Là encore, il a fait ses preuves en ne tombant plus de ballons en passant quand il le fallait comme sur l'essai d'Imanol Harinordoqui contre l'Irlande, mais en montrant quelques limites physiques au combat au près face aux grands deuxième-ligne internationaux comme Alun win Jones.
Et voilà que la nouvelle composition du groupe conserve Chabal en ... troisième ligne. Belle preuve de pragmatisme de Lièvremont.

Espérons donc que cette fleur bleue, la victoire contre les Gallois, puisse ouvrir une nouvelle période pleine d'autres jolis fleurs, mais sans le coté fleur bleue de la DTN.

mercredi 11 février 2009

Le cas Fritz.


On ne sait pas comment le prendre. Doit-on se réjouir d'une sanction de 3 semaines alors qu'une "fourchette" peut mener à 3 ans de suspension, ou se désespérer de voir le XV de France, déjà abondamment sanctionné pendant le match contre l'Irlande, handicapé sur tapis vert, qui plus est par son joueur le plus en vue lors de cette première journée.
Certes Florian Fritz a le sang chaud, et a déjà eu maille à partir avec les commissions de discipline dans sa jeune carrière. Récemment ses déboires internationaux comme sa non-sélection pour la coupe du monde en France ou sa fracture à l'entraînement avant de pouvoir disputer le tournoi 2008, l'ont peut-être coupé trop longtemps du niveau international, et de ces exigences de discipline accrues.

La sanction minimale pour une "fourchette" est de six semaines. Avec trois semaines de suspension, la commission écarte ce geste infamant, et on déduit que Fritz est donc suspendu pour avoir donné un coup de poing. S'il n'est pas question d'excuser ce geste d'énervement, on peut quand même repenser à toute une litanie de gestes similaires comme Brian O'Driscoll par exemple a pu faire , sans qu'aucune sanction ne soit prise.

Pour se consoler, il faut penser que cela donne sa chance à Maxime Mermoz en forme supersonique depuis le début de la saison avec Perpignan. Il a de bonnes chances de rentrer puisqu'il couvre le poste de demi d'ouverture car si Beauxis sort, Benoit Baby qui sera titulaire au centre, glissera à l'ouverture.
A noter également les débuts de Thomas Domingo, que je m'étonne de ne pas avoir vu apparaitre en sélection plus tôt tant ses prestations cette année m'impressionnent.

mardi 10 février 2009

Un début de tournoi raté?

Six défaites sur 5 matchs joués, première défaite contre l'Irlande après 6 victoires de rang, la dernière place provisoire du tournoi, une défense friable qui encaisse trois essais,une indiscipline qui nous condamne à perdre, voici quelques aspects d'une réalité qui semble désespérée. Moi-même qui n'était pas un inconditionnel de ce staff, je pourrai commencer à m'impatienter. Et pourtant, je suis sorti de ce match plus séduit que frustré, avec la sensation d'avoir vu pour la première fois ce jeu tant promis l'an passé, jeu de grands mouvement, de relances, qui avait été totalement fantasmé, lors du tournoi 2008.

Je ne suis pas non plus coutumier de la critique de l'arbitrage mais cette fois je ne peux qu'exprimer une incompréhension pour ne pas dire plus face à la copie du gallois Owens. Je ne le crois pas malhonnête et c'est bien ce qui nourrit mon incompréhension. Comment ne siffler aucune faute irlandaise dans les ruck pendant 75 minutes lors d'un tel match, alors qu'à de nombreuses reprises, les verts ont été dans le rouge, dépassé par la vitesse des actions françaises.
Quand on connait ce sport, et que l'on sait que l'arbitre choisit entre les fautes celle qu'il siffle au nom du jeu, jonglant entre l'esprit et la lettre pour créer ce superbe spectacle sportif, on peut sérieusement se demander quel match Mr Owens croyait arbitrer.

Le staff a raison de nous laisser ces digressions sur l'arbitrage et de se concentrer sur ce qu'il peut améliorer avec les joueurs. Marc Lièvremont s'est plaint d'un manque d'intensité, qui expliquerait le déséquilibre des sanctions et a changé pour le match contre l'écosse les deux piliers, Barcella et Mas font leur entrée comme titulaire. C'est plus un roulement qui relègue Malzieu et Chabal, qui n'ont pas démérité, sur le banc au profit de Milo-Chulski et Heymans.

Pour ma part, il y a des satisfactions individuelles, notamment Fritz, qui a découpe tout ce qui lui passait sous la main , et a créé les brèches comme sur le premier essai. Harinordoquy confirme qu'il est en grande forme, Tillous-borde prend de l'aisance même si Parra est à l'affût avec une excellente rentrée.

Cette défaite commence donc à peser sur le bilan, pourtant, ce match donne de l'espoir, Le match contre l'Ecosse devrait permettre de capitaliser un peu de confiance tout en soignant le combat, si on pense à la faiblesse relative du chardon contre le Pays de Galles, en vue du "Big game" contre ces mêmes gallois. Le tournoi semble assez ouvert et l'équipe de France peut encore prétendre à la victoire.

mercredi 28 janvier 2009

Coupe d'europe, Tournoi et Pro D2.

La Coupe d'Europe ne sera donc défendue que par le Stade toulousain, qui a certes mis le bleu de chauffe pour arracher un match nul dans des conditions très britanniques à Bath ( que l'on aurait pu rebaptiser "scottish shower" pour l'occasion). Mais le seul club français qualifié ne doit pourtant son salut qu'à la belle performance de son voisin castrais, pourtant hors de course, qui a battu les wasp de Londres.
Brive est également le seul qualifié pour le challenge européen. Le bilan est maigre, et peut-être envisagé comme conjoncturel, tant la qualification du stade français aurait pu intervenir, ou tant le niveau montré par Clermont face au Munster notamment a de quoi rassurer.
Mais pourtant, elle s'inscrit dans ce qu'on appelle une tendance lourde. Les clubs français, après avoir dominé cette compétition pendant plusieurs années sont de plus en plus de mal à atteindre les phases finales, alors même que notre top 14 se constelle d'internationaux du monde entier. C'est le paradoxe dont je parlais la semaine dernière.


Pour l'équipe de France, on peut se poser des questions. Étant déjà acquis que nous ne serons pas tête de série en coupe du monde 2011, mais bénéficiant toutefois d'un tirage intéressant, on cherche à comprendre quel est le but de Marc Lièvremont lors de ce tournoi. Dans un premier temps, suite à ses déclarations sur Trinh-Duc et Michalak, leur reprochant de ne pas assumer le jeu au pied et les tirs au but, on pouvait penser que le staff cherchait l'efficacité et visait sinon le grand Chelem, au moins la victoire. Cette impression fut dans un premier temps, confirmé par la sélection de 30 joueurs où le seul ouvreur était Beauxis.
Avec la réduction de l'effectif après le stage, on peut à nouveau s'interroger. Ellissalde est écarté au profit de Parra qui n'est pas buteur au nom du temps de jeu nécessaire pour ce joueur, mais dans le même temps, Palisson n'est pas retenu au profit de Poitrenaud (qui ne bute pas non plus) car il manque d'expérience! Dans le même temps, aucun objectif de résultat n'est abordé en conférence de presse et le groupe reste ouvert. On ne sait donc rien des intentions réelles de ce staff concernant cette édition du tournoi. Victoire ou expérimentation.
Sur le plan individuel, le retour d'Imanol Harinordoquy est une très bonne nouvelle. Mais il n'y a qu'un buteur, Beauxis.


Pour finir, la proD2 continue de nous tenir en haleine. Le suspens est à son comble au moment où la chasse s'organise derrière le Racing, grand favori. Elle nous fournit encore de belles images comme Agen qui enchaîne les victoires. Ne serait-ce que pour revoir Caucaunibuca en élite, je souhaite à Agen de remonter. Pour le plaisir des yeux, j'ai trouvé une belle compilations des exploits de cet extra-terrestre .

mardi 20 janvier 2009

Les paradoxes du top 14

Nous voilà clairement avertis. Plus que l'hypothétique qualification de Clermont ou Perpignan, c'est bien avec le revers de Toulouse le spectre d'une phase finale sans le moindre club français qui se profile. Ce qui,je crois serait une première!

Voici deux ans que le Stade français n'accède pas aux quarts. On pourra objecter que cette année, deux grossières erreurs d'arbitrage ont coûté deux victoires aux parisiens, mais les faits sont têtus et cette équipe n'a jamais su , même à domicile faire le break pour être à l'abri.

Ainsi, le top 14, phare des stars de tous horizons, vanté pour sa "culture de la gagne" développé en matches éliminatoires de phases finales, ne serait pas au niveau de la compétition européenne. Pourquoi alors attire-t-il tant les joueurs étrangers? L'argent? C'est possible même si on ne voit pas ce que les clubs anglais ont à nous envier en la matière. Le jeu "à la française"? On peut toujours rêver mais je n'y crois pas. Honnêtement, je ne vois pas de raison, si ce n'est l'attraction du pays lui-même qui rappelons-le est le pays du ballon rond surtout.

Alors puisque nous ne sommes plus à un paradoxe près, on peut néanmoins se réjouir en pensant que, cette année, le championnat va être à couteaux tirés tant le Brenus aura de vertus maintenant que tout le monde ou presque est hors de la course au titre européen. Espérons quand même que Toulouse tiendra son rang de favori en allant chercher la victoire à Bath.

lundi 12 janvier 2009

Top 14:2008

Première chronique, donc, en visionnant le match Brive-Toulon, sur le top 14 dans ce nouveau blog.

Les gros se sont positionnés en tête. Toulouse y caracole, faisant naître un réel espoir de doublé historique tant l'effectif et le rendement de cette équipe semble inégalés, y compris par les éditions précédentes de cette même équipe.
Le Stade français reste l'éternel épouvantail, qu'auront à redouter les toulousains en phase finale. C'est une équipe imparfaite, commettant un nombre de fautes qui serait fatal à toute autre équipe, mais qui est bien à sa place, aux basques du leader.
Perpignan confirme joliment ses ambitions affichées en prenant la place de Biarritz dans le quatuor.
Et Clermont atteint depuis la coupe d'europe et le Munster, le niveau qui est le sien, avec le retour de Nalaga, supersonique ce week-end.

Le cas Toulon, 4ème budget du championnat prouve s'il était besoin que ce sport reste un sport de valeurs comme la solidarité, l'esprit de groupe et que l'accumulation de contrats professionnels au mépris de la cohésion de l'ensemble mène à l'échec. On peut malheureusement nourrir les plus grandes inquiétudes quant au maintien de cette équipe car le calendrier n'est pas très favorable et que Jerry Collins est blessé pour longtemps semble-t-il. Je tiens à sortir de ce naufrage le sud-africain Van Niekerk , qui montre matchs après matchs la voie à ses coéquipiers.
Sinon le niveau de jeu est très bon. Brive, Castres, Dax, Bayonne ou Montauban ont montré des très belles choses cette année.
Il reste que le top 14 se transforme en Eldorado pour d'excellents joueurs étrangers qui occupent les places qui pourraient former les jeunes espoirs français. Ces joueurs sont souvent aux postes clefs comme les troisième-ligne-centre (Classens, Van Niekerk, Souverbie, Leguizamon, Parisse, Taylor) ,demi de mélée Henjack, Jordan, Oelshig, Senio, Marshall, Kelleher), et demi d'ouverture (Carter, Hernandez, James, Goode, Mac Intyre, Edmons). Faites le compte, il reste peu de place pour nos bleuets. Si l'on ajoute les postes à haute technicité comme pilier, il va falloir que nos dirigeants s'intéressent à ce problème.