samedi 10 décembre 2011

Bilan de la coupe du monde de rugby 2011 II: De l'arbitrage

  Ce n'est pas de l'arbitrage de la finale que je veux parler d'abord, ni même de celui de cette coupe du monde. Je ne manquerai pas de le faire mais je veux camper un contexte de réfléxion, pour éviter si possible de tomber dans la polémique. Arbitrage de la finale qui, d'ailleurs, déjà anecdotique, va peut-être enfin pouvoir être évalué sans passion exagérée d'ici peu, et c'est que je tenterai de faire. Non, aujourd'hui, c'est de l'arbitrage du rugby en général que je veux parler.

      L'arbitrage de rugby est un cas particulier dans les sports collectifs. Je pense pouvoir affirmer que c'est le sport ou le rôle de l'homme au sifflet est le plus important.
  Quantitativement d'abord, le nombre de décisions est imposant. Par rapport au foot, le sifflet retentit 3 ou 4 fois plus. Cela a été longtemps le principal reproche fait au rugby par les amoureux du ballon rond, le nombre et la longueur des arrêts de jeu.
Steve Walsh
Et quand certains sports s'approchent au nombre d'interventions comme le basket, ou le hand-ball, c'est qualitativement que le rugby se démarque encore. Les décisions de l'arbitre y sont beaucoup plus conditionnées par l'interprétation que dans les autres sports collectifs. Il existe dans les règles de ce sport des régions immenses par le nombre de décisions à prendre dans un match et par les possibilités de choix , qui sont soumises à l'interprétation de l'arbitre. Je peux citer tout ce qui concerne les mêlées fermées, les zones de placage et zones dites de "ruck" ou les "passages à vide.  Déjà, ces règles ne sont pas toujours connues par les acteurs du monde du rugby et autres aficionados. Elles ont été beaucoup réformées depuis 15 ans à la recherche d'un équilibre fragile entre l'attaque et les défenses, et souvent certains joueurs de haut niveau même peuvent monter des faiblesses sur la connaissance stricte du texte.(Alors les supporters... ) On a vu par exemple , il y a quelques temps , le talonneur de Biarritz Benoist August faire en toute légalité le tour du regroupement pour aplatir l'essai dans les pieds du demi-de mêlée adverse sans réaction autre que la stupéfaction , mais qui depuis a sûrement appris qu'il n'y a pas de ligne de hors-jeu lorsque le ballon est dans l'en-but. August le savait, il était le seul avec l'arbitre.
 Ensuite, ces règles , une fois apprises à la lettre ne donnent pas beaucoup de solutions évidentes derrière lesquelles se retrancher. Lorsque la mêlée s'écroule, il faut bien assumer sa décision et le plus souvent, la règle est d'un secours limité. Sur une zone de placage/scène de crime, la police scientifique serait parfois bienvenue tant le nombre de fautes contradictoires et simultanées empêche toute décision simple et univoque.
Derek Bevan
    C'est donc là, que le rôle de l'arbitre prend toute sa spécificité dans le rugby. L'arbitre doit trancher, entre des fautes de part et d'autre ou en l'absence du secours d'une règle claire. Et il faut le dire, il le font le plus souvent avec succès, plaisir, tact et parfois même humour.
  Ils font de bons et de mauvais matchs comme les joueurs , certains sont meilleurs que d'autres mais le rugby a besoin d'eux pour exister plus encore que d'autres sports.

   Et c'est selon moi ce qui explique en priorité l'exception rugbystique. On parle souvent du respect de l'arbitre qui y serait plus flagrant que dans d'autres sports et il est vrai qu'on ne voit pas les joueurs se rebeller et hurler leur mécontentement à sa figure en le forçant comme au football notamment à un footing à reculons pour dégainer un carton.
  Cette particularité ne vient pas de l'éducation, ou de la nature des hommes en présence. Les hommes sont les mêmes, ni meilleurs,  ni pire et aucune différence sociale ou d'éducation n'a d'influence sur les comportements. L'envie de gagner et l'enjeu sportif et aujourd'hui financier ont le même effet sur les petits gars qui s'engagent dans la voie du rugby professionnel. Un mauvais effet!
Waynes Barnes
   Mais c'est bien le sport qui contient en lui-même de quoi contrer ces effets négatifs. Et c'est le sentiment collectif de la nécessité de laisser l'arbitre exercer son autorité sans laquelle aucun jeu , aucun plaisir n'est possible, qui régule les réactions de dépit des joueurs sanctionnés. Plus moins efficacement selon les personnalités, mais la cohésion de l'équipe aplanit les différences. On voit régulièrement un co-équipier épauler préventivement son collègue qu'il sait impulsif au moment d'une décision désagréable. On a aussi tous assisté amusé, grâce aux micros des arbitres, au sermon paternaliste d'un gringalet dégarni à un athlète penaud lui pesant 50 kg de plus que lui. Certains font d'ailleurs preuve de beaucoup d'esprit à ces occasions.

 

   Et c'est là qu'on approche les sujets qui fâchent.  L'équilibre recherché par les législateurs est aussi la recherche du corps arbitral à l'instar de la jurisprudence complétant la loi en l'interprétant. À chaque coupe du monde, une commission d'arbitrage se réunit en amont et essaie de dégager du contexte récent des priorités afin d'améliorer le spectacle offert et je l'espère, l'équité sportive. Ces compétitions sont à l'origine d'évolution de l'arbitrage.
Alain Rolland
  Cette évolution existe dans le temps bien sûr, mais aussi dans l'espace et c'est plus problématique. Je m'explique. La répartition géographique de ce sport entraîne une répartition par hémisphère avec des différences marqués entre le nord et le sud. Au plan sportif existe une domination du Sud, mais les différences sont également économiques, de calendrier et vont jusqu'à affecter les règles écrites puisqu'il est arrivé récemment avant 2007 et la coupe du monde en France, que les deux compétitions majeures de chaque hémisphères utilisent des règles sensiblement différentes ( il s'agissait notamment de la règle qui donnait un coup-franc à la place d'une pénalité dans le sud pour accélerer le jeu en suscitant les relances, ou du placement de la ligne d'attaque sur les mêlées). L'arbitrage aussi connait cette dichotomie. Travaillant ensembles, arbitres du nord et arbitres du sud élaborent deux façons d'arbitrer plus ou moins contrastée selon les périodes.  Et il suffira qu'ils donnent des réponses différentes sur les zones signalées ci-dessus comme très "interprétables", et l'écart entre les deux "arbitrages" grandira.
      C'est ce qui s'est passé lors de cette coupe du monde organisé à la Mecque du rugby, dans l'hémisphère sud avec la commission des arbitres dirigée par Paddy O'Brien, arbitre réputé, qui a conduit Craig Joubert à arbitrer la finale.
Paddy O'Brien
    En 2007, l'irruption des argentins au plus haut niveau et de leur jeu destructeur à base de courage et d'agressivité pour ralentir les sorties de balle adverse avait donné lieu à une réunion spécifique de la commission des arbitres qui avait décidé à juste titre de ne pas changer ses choix en cours de compétition au nom de l'équité mais avec le résultat que l'on sait au niveau du spectacle notamment.

       Ceci étant posé, je parlerai de l'arbitrage de Craig Joubert ce dernier 23 Octobre notamment la prochaine fois.
   À SUIVRE...

samedi 29 octobre 2011

Bilan de la coupe du monde de Rugby 2011: I Retour sur Terre

   Il m'aura donc fallu prés d'une semaine pour pouvoir écrire après cette finale de coupe du monde de rugby. Agen est en train de battre Montpellier à Armandie et je dois dire que cette journée de Top  14, la titularisation d'Heymans, ou l'atroce blessure de Domingo, m'ont aidé à franchir le cap. Depuis quelques jours, je pouvais en sourire,  mais impossible de se mettre au clavier.
Dagg : "Fiers et impatients"
 Pourtant, beaucoup de choses me viennent à l'esprit à propos de ces 6 semaines. Tellement que plutôt que vous assommer avec un article roboratif censé condenser la totalité de la compétition, je vais faire plusieurs bilans sous des angles différents qui méritent tous d'être développés.

  La Nouvelle-Zélande est championne du monde, et c'est de bonne grâce que je me joins aux félicitations que ces joueurs et ce staff ont reçus pour leur rôle dans le rugby mondial, comme vitrine, acteurs brillants, et enfin hôtes dignes et chaleureux. Ceci est fait sans ironie et amertume mais le politiquement correct ne m'empêchera pas d'évoquer certains aspects dommageables notamment lors de la finale.

 S'il m'a fallu quelques jours pour pouvoir évoquer par écrit ce tournoi, ce n'est pas uniquement à cause de la déception très forte que j'ai ressenti à l'issue de cette finale perdue par la France. Mais aussi parce que l'intensité des émotions fut au rendez-vous. Ce sport reste pour moi un sport exceptionnel.
  Je veux d'abord insister sur la pertinence extrême de cette compétition dans le rugby professionnel. Comme joueur, j'ai connu le rugby amateur et assisté comme supporter et amateur, attentif et parfois inquiet à l'avènement du professionnalisme. La coupe du monde semblait suivre pour moi les pas de la compétition du même nom du football, et déjà on aurait pu craindre que ce rassemblement soit le symbole de la fin du sport que l'on aimait, celui du tournoi de 5 nations et des tournées dans l'hémisphère sud. Pourtant dès la première édition, en 1987 en Nouvelle-Zélande, ce fut une réussite. Pour la Nouvelle-Zélande avec une première victoire, pour la France avec une demi-finale d'anthologie face aux australiens, et pour ce sport en général qui a vu réunis différents niveaux, différents styles sans que ce jeu perde l'essentiel de ce qui aujourd'hui encore en fait un sport à part, un spectacle à part, une expérience humaine exceptionnelle.
  La compétition mondiale aurait pu exacerber les mauvais cotés d'un "star-système" mais sans pour autant verser dans un tableau idyllique en oubliant que le rugby est ou sera touché par des problèmes de dopage, de moeurs ou autres, on peut constater aujourd'hui que l'essence de ce sport a perduré depuis la première édition. Elle a évolué vers un spectacle fédérateur, parfois grandiose, alliant une complexité inédite dans un sport de cette envergure à une popularité trans-générationnelle grandissante.
   Ce sport étant construit sur des hommes (ou femmes) forts mais surtout liés dans le combat collectif, il a trouvé un écho retentissant dans une compétition de six semaines, aux contraintes physiques énormes, et aux difficultés psychologiques inhérentes à une vie de groupe si longue, si on ajoute la phase de préparation de 2 mois pour les français par exemple. C'est un périple, une odyssée au sens mythologique que vivent ces groupes humains, et que nous vivons par procuration. C'est par l'exceptionnelle dureté psychologique de ce parcours que cette compétition épouse les valeurs de ce sport.
 L'équipe de France est un bon exemple. Tout supporter un tant soit peu impliqué a été soumis à un rude régime émotionnel cette fois. Une phase difficile  pré-coupe du monde avec des déculottées mémorables (Australie, Argentine, Afrique du Sud)  et un tournoi morose, a laissé place à une phase de préparation vendue comme exceptionnelle et de fait porteuses d'espoirs. Puis la frustration des premiers matchs a laissé place à la frayeur avec la défaite contre le Tonga, juste avant un quart attendu contre l'Angleterre. Le premier match éliminatoire a réveillé les espoirs avant de voir la demi-finale à nouveau doucher nos espoirs de jeu. Je laisse la Finale pour plus tard mais elle ne fut pas exempte d'émotions. Un véritable yoyo, donc nous a mis en tension croissante durant ces six semaines. Les conférences de presse,(j'y reviendrai aussi) devenaient des évènements en soi, les commentaires allaient bon train sur les dissensions dans le groupe, les cassures ou les clans, entre joueurs ou avec le staff.
   Chaque interview de joueur montrait pourtant que rien de tel n'existait réellement, en dehors de l'échec du plan "A" annoncé. La frustration générait la spéculation etc...

   J'ai vibré comme rarement cette fois, et j'aime encore plus ce sport, cette compétition et l'équipe de France. Mais c'est heureux que ce ne soit que tout les 4 ans, tant les émotions m'ont mobilisé pendant la durée du tournoi.

 À SUIVRE...

dimanche 16 octobre 2011

À 4 jours de la finale.

 Les Français peuvent enfin se lâcher. Ils sont en finale de la Coupe du monde. 



 Bon, avant tout , faisons un retour sur cette demi-finale... exceptionnelle.
 Les bleus ont gagné un match qu'ils perdront 49 fois sur 50. C'est là le réel problème. Il n'y a aucun scandale. Le contexte très particulier a créé les conditions de quelques emportements excessifs contre cette équipe. D'abord un opposition entre un "petit" et un gros dont on s'apercevra si on veut bien être honnête qu'elle n'a pas grand sens au vu des coupes d'Europe par exemple ou même de récents tournois. Ensuite une opposition de style qui s'est avérée encore plus radicale sur ce match qu'attendu. J'y reviendrai.
 Enfin, le cas Warburton, joueur exceptionnel, connu pour son agressivité saine et son enthousiasme qui a écopé à la 19ème minute d'un carton rouge dramatique pour les siens et surtout pour lui. Revenons sur cet évènement. Anticipant brillamment sur une combinaison française, il coupe la trajectoire de Vincent Clerc, le plaque en pleine vitesse, le soulève, le bascule tête en bas et le lâche. Le toulousain tombe sur les épaules et le cou et reste quelques minutes au sol. L'arbitre Mr Rolland, parfaitement placé n'hésite pas et sort le carton rouge. La règle est sans équivoque. Elle prévoit un carton rouge dans ce cas. Pourquoi tant de critiques sur cette décision? D'abord en 87, lors de la seule demi-finale disputée par le Pays de Galles, un joueur gallois avait été le premier expulsé de l'histoire de cette compétition, voilà une vieille blessure qui se ré-ouvre, mais c'est surtout pour les gallois. Pour les autres, c'est le déroulement du match qui a créé la frustration, les rouges n'ont cessé de prendre l'ascendant contre les français jusqu'à perdre un match impossible à perdre , à 14 contre 15 pendant plus d'une heure de jeu !!!
  C'est là que je me livrerai à une défense paradoxale du XV de France. Je m'explique. Tout le monde les critique pour leur absence de jeu comme si la piètre qualité de leur prestation était un choix stratégique, pour contrer le gallois et leur jeu de mouvement. Mais la France n'a même pas pu exercer le moindre choix stratégique tant elle était dominée dans le jeu courant, dans l'engagement. On peut d'ailleurs penser que l'expulsion de Warburton n'a pas été aussi préjudiciable qu'elle aurait pu, car les rouges ont monopolisé le ballon et n'ont pas vraiment eu à affronter de temps fort français , où Sam Warburton excelle dans le grattage et la récupération sans compter l'effet psychologique que le sentiment d'injustice forcément ressenti a dû avoir sur les gallois en les mettant en mode "commando". Il ne faut pas nier cependant que la fatigue accrue a pesé en fin de rencontre notamment lors de cette longue action de 5 minutes et 29 temps de jeu où les rouges, à la recherche de la faute, n'avançaient plus.
  Nous avons assisté à une répétition de la décompression française suite à un bon match en quart et la logique aurait voulu que nous perdions,... comme prévu! Mais les gallois n'ont pas su transformer leur domination en points ratant presque tout leurs coups de pied, avec trois buteurs différents! La chance des bleus avait commencé avec le forfait de Priestland qui aurait certainement sonné le glas des Français, tant la match de Hook fut faible.
 A l'inverse, la France fut quand même un peu meilleure que contre le Tonga, en mélée et surtout en touche et la défense fut cohérente et même parfois extrêmement pertinente comme sur la dernière action.
  Donc pour revenir sur ce point , il n'y eu pas d'opposition de styles puisque seuls les rouges en eurent un. Et l'équipe de France n'a pas réglé son problème mental qui aurait dû l'écarter de la finale si elle n'avait pas bénéficié d'une conjonction insensée de circonstances chanceuses.

    Le débat a fait rage ces jours-ci sur le "jeu" français. Quid du french-flair? est-ce que seul le résultat compte?  J'ai là-dessus des sentiments partagés. Je ne crois pas au french-flair, si ce n'est que l'histoire retient les performances inattendues des français et les parent de toutes les qualités alors que c'est l'inconstance même qui les met en relief, ce n'est pas un hasard si nous sommes la seule nation majeure de ce sport n'ayant remporté aucun titre mondial. Je crois au contraire que le résultat prime et que la victoire doit s'imposer comme une priorité. En ce sens je me réjouis de nous voir en finale. Mais c'est parce que nous aurions dû perdre que je suis partagé voire contrarié. Ce n'est pas l'absence de jeu mais la défaite dans l'engagement qui me désole. Nous perdrons les 50 matchs prochains que nous jouerons comme cela, n'en doutons pas, alors il est idiot d'opposer le jeu au résultat. Lorsque les français sont mentalement à la hauteur, il jouent leur jeu, comme en quart et gagnent ou perdent parfois mais moins souvent.
Ce match fut horrible vu de chez nous, aucun plaisir et un stress qui a épuisé pour la journée la plupart de ceux avec qui j'en ai parlé ce jour-là, sans compter la sincère peine pour nos amis gallois et leur capitaine. Le résultat fut absurde et doit être considéré comme une anomalie, anomalie qui nous propulse en finale, seul match qui peut nous sauver car ce type de miracle ne se reproduira pas.

     Pour cette finale , il n'y a pas de doutes, la Nouvelle-zélande est archi-favorite et leur rugby ne devrait pas permettre d'avoir le moindre doute. Et pourtant, ce doute existe. J'en parle hors de ma condition de supporter des bleus. La virulence des attaques de la presse mondiale spécialisée (?) contre l'équipe de France semble presque tenter d'exorciser quelque chose. Il existe pour nous, mais il existe évidemment dans la tête de nos adversaires, le souvenir des performances de 1999 et 200, mais plus encore du comportement lunatique permanent de cette équipe assurera l'audience. Les conditions sont réunies pour produire ce genre d'évènement, en suscitant une réaction de groupe acculé, vilipendé de toutes parts, et promis à la correction.
 Pour ma part, j'ai peur que l'imprévisibilité de cette équipe aille jusqu'à décevoir ces espoirs de rebellion. Ce serait une triste sortie. j'espère sincèrement que la réaction permettra de voir un vrai match  avec le combat et l'engagement que l'on est en droit d'attendre et pourquoi pas un peu de suspens même si la victoire n'est pas au bout. Qui pourrait ne pas se réjouir de voir les blacks sacrés éviter une terrible désillusion sur leur sol.
  Mais je reste un supporter des bleus , et c'est pour cela que je pronostiquerai une victoire des all-blacks, en espérant que le statut d'outsider permettra à cette équipe de France de jouer à son maximum.

dimanche 9 octobre 2011

Good game!

       
 Vous saisirez évidemment l'ironie obligatoire de ce titre après la victoire de l'équipe de France, mais pourtant, il y a autre chose. Cette confrontation avec notre meilleur ennemi a été l'occasion comme nous l'espérions tous de voir les nôtres enfin livrer une vrai partie de rugby. Ils l'avaient annoncé , et ils ont fait ce qu'il ont dit. Les cadres ont montré l'exemple en gagnant les duels comme Harinordoqui, auteur comme ses deux co-équipiers d'une partie de très haute volée. Mention spéciale à Bonnaire que j'aurai personnellement élu homme du match, tant sa capacité à repousser sur chaque placage tout en bloquant la balle et ralentissant les transmissions m'a impressionné tout au long de cette partie.
 L'ironie, c'est aussi que dans cette coupe du monde coupée en deux avec un tableau du nord et un tableau du sud, le jeu de mouvement ne fut pas là où on l'attendais. Les deux oppositions nordistes ont montré un jeu plus flamboyant, plus vif que les deux quart sudistes. Le nombre d'essais en témoignent aussi. L'heure de vérité sera la finale mais le tapis rouge tressé par les journalistes aux all-blacks vers ce titre qu'ils mériterait d'ailleurs, s'annonce plein d'accrocs.
  Je veux aussi revenir sur le cas Lièvremont. J'ai écrit que sa gestion humaine du groupe et les résultats qui en ont résulté étaient un échec avéré. On peut d'ailleurs le maintenir au nom de l'ennui et d'une certaine colère que certains matchs contre l'Italie ou l'Australie a pu susciter. Pourtant, après avoir cru que ces erreurs empêcheraient de voir sur le terrain une quelconque construction de jeu, je dois avouer que la libération par l'intensité que les bleus ont mise samedi a montré des ébauches intéressantes.
J'ajouterai que si l'équipe de France accède à la finale et réalise deux autres matchs pleins, il aura réussi son pari in fine en faisant mieux que ses prédécesseurs, comme Laporte par exemple qui à la suite de la victoire de Cardiff n'avait pas tenu sa ligne de conduite, autoritaire mais efficace qui consistait à composer une équipe  adapté à l'adversaire. Et il faut reconnaître que le personnage Lièvremont, après m'avoir dérouté, au point de me rallier tardivement à la masse de ses détracteurs, le mériterait. Au moment où lui même a entrevu le précipice, son attitude de mise en retrait tout en montrant l'exemple en affirmant vouloir vivre à fond ses instants, le sourire revenu dans la semaine précédant le match couperet a humblement participé au renouveau des bleus. Son sourire contrastait d'ailleurs étonnamment avec les mines guerrières des joueurs, Le transfert de responsabilité s'était fait, in extremis, certes mais fait. Je crois qu'il est juste de savoir le reconnaître. Et donc on a vu du jeu. La première demi-heure a montré les trois-quart en mouvement et le premier essai est précédé d'une belle maîtrise du rythme par nos deux n°9. Le contact de Nallet qui va au sol volontairement, la redoublée de Parra et les courses croisées ont permis à Vincent Clerc de faire parler sa vista toujours aussi exceptionnelle.
 Parra est déterminant sur les deux essais, Palisson nous a rappelé un certain Cordorniou contre ces mêmes anglais pour un essai de Pardo, qui nous avait déja fait sauter devant la télé.
  Le jeu au pied a aussi été excellent. Parra encore a su trouver une longueur étonnante, Yachvili a délivré de très bons coups de pied d'occupation, et la surprise est venu du pied droit de Mermoz, également long et pertinent en plusieurs occasions.
   La reconduction de l'équipe me parait également défendable. Tous les joueurs ont assuré, et les automatismes pourront s'affiner ainsi. On ne peut pas avoir reproché au sélectionneur de changer de joueurs tout le temps et demander qu'ils change entre ces deux matchs. La situation est très différente de 2007 ou il aurait fallu changer une équipe composée pour contrer les Blacks, épuisée, qui devait répondre à un situation totalement différente contre des anglais moins joueurs mais très physique, et aujourd'hui, avec une équipe qui doit être assez fraîche physiquement vu l'intensité moyenne et le turn-over des matchs de poule.
 Face au Pays de Galles, on doit s'attendre à une opposition plus conséquente. d'abord, il faut reconnaître que les anglais ont été assez peu inspirés, voire incohérents, et de surcroît dominés dans l'engagement. Le pays de Galles propose un jeu beaucoup plus convaincant, équilibré et cohérent. La clef sera de maîtriser le rythme en dominant la conquête, pour ralentir le jeu si besoin est, mais les Irlandais maîtres dans cet exercice s'y sont cassé les dents. Et de dominer dans l'engagement défensif comme lors du quart pour empêcher la machine galloise de s'emballer. Si ces ingrédients sont à nouveau présents, les mêmes causes devraient avoir les mêmes effets.
  Mais les bleus sont-ils capables de mettre autant d'intensité hors d'un contexte de révolte? Réponse Samedi.
   



jeudi 6 octobre 2011

L'heure de se mouiller!

    Il est temps de se livrer à l'exercice périlleux du pronostic. Non pas que j'y excelle, bien au contraire mais   c'est le jeu. Je prendrai les matchs dans l'ordre chronologique.
  Premier quart entre les celtes, le match entre gallois et irlandais est celui qui présente à mon goût, le plus d'intérêt! Il combine une vrai opposition de style, un total suspense sur l'issue finale et oppose deux des équipes ayant sur la première phase montré les plus belles choses. Leurs oppositions face aux deux grosses équipes du sud ont montré un vrai progrès et soit une victoire pour l'Irlande soit une défaite injuste pour les gallois face à l'Afrique du sud.
   Je pense que l'irlande sera en demi. Leur jeu plus direct me semble plus apte à gérer les matchs éliminatoires. L'expérience du groupe plaide aussi pour cela. Face au jeu toujours aussi ambitieux des diables rouges, les cadres irlandais devraient pouvoir maîtriser le rythme du match.
  Il reste que je serai levé pour me régaler du duel au sol (mais au sommet) entre O' Brien et Warburton.

    Arrive ensuite le crunch avec un petit arrière goût de 91. Là , j'ai beau essayer, je n'arrive pas à être objectif, je l'avoue. Je trouve qu'il est primordial pour le rugby français que nos bleus nous fasse cadeau (ce sera mon anniversaire d'ailleurs) d'un premier vrai match de rugby dans cette compétition. Une défaite en jouant vraiment suffirait pour me plaire car on ne peut peut-être pas attendre beaucoup plus si les Anglais nous sortent un gros match dont ils ont le secret contre nous, mais cela ne suffirait pas pour effacer auprès du grand public français l'impression désastreuse laissée jusque là. J'arrive donc à ce pronostic. Je ne crois pas que prévoir un match serré  et accroché soit très subjectif. La réaction attendue des bleus ne peut qu'avoir lieu, trop tard pour avoir la moindre certitude de jeu mais il est clair que c'est une situation qui nous a réussi par le passé, face aux blacks notamment et qui convient parfaitement à notre esprit inconstant. Face à nous, les anglais auront à jouer mieux aussi s'ils veulent avoir leur chance, eux aussi aiment ce challenge. Ça devrait saigner! En toute subjectivité, je jouerai une victoire française , à 51/49.

L'indécision est aussi grande pour le premier match de dimanche entre sud-africains et australiens. Mais le génie des trois-quarts wallabies risquent fort de se voir privé de munitions par la conquête sud-africaine. Les sprinboks présentent un visage étonnamment compact, dans toutes ses lignes avec presque aucune faiblesse plus une ampleur inédite du projet de jeu. Je les vois gagnant.

  Le dernier quart entre Néo-zélandais et argentins devrait être une formalité pour les blacks, l'ampleur du score sera la seule inconnue, j'en ai peur. Slade est associé à Weepu, j'aurai aligné Weepu en 10. Il me semble offrir plus de garanties que son jeune collègue et le poste de 9 est bien pourvu. Face aux sprinboks en demi, Slade sera peut-être juste.
 
 J'attends vos commentaires.

mardi 4 octobre 2011

Après France-Tonga.

  Nous y voilà à ce fameux quart contre les anglais. C'était attendu et pourtant on ne peut pas dire que cette première phase ait été sans surprises! Jusqu' à la défaite des bleus face au Tonga qui, sans la défaite surprise  de ces mêmes Tongiens contre le Canada, n'aurait pas manqué de nous remettre dans l'avion.
  Je me suis levé samedi pour voir ça. Je dois avouer que je n'avais pas d'avis , tant mon oeil bienveillant sur les bleus et un certaine sympathie pour le personnage Lièvremont avaient été déroutés par cette première phase . J'entendais bien les commentaires qui nous prédisaient la montée en puissance, un match plein et abouti et je l'espérais sûrement mais je n'arrivais pas à y croire vraiment. J'étais détaché, sans passion. Pourtant , j'ai rêvé dans la nuit de ce match, sans pouvoir en tirer un pronostic, je vous rassure mais ça ne se passait ... pas très bien.
   Donc quand j'ai vu le féroce combat des premières minutes, quand les français ne se sortaient pas encore, je suis resté froid. Et comme la semaine précédente , ça a commencé à " piquer " sérieux après un quart d'heure.  Et rebelote, on a commencé à se sortir, mais eux , ils jouaient leur dernier match, ne tablaient que sur la victoire et comptaient bien s'en mettre une belle avant de rentrer à la maison. Avec le recul , on peut se réjouir qu'ils n'aient pas imaginé une seconde pouvoir se qualifier avec 4 essais car s'ils avaient joué ça, je ne sais pas si on aurait pu faire autre chose que compter sur leur maladresse.
  A noter le match énorme de Médart qui en plus d'être le seul français capable de franchir la ligne d'avantage à réalisé plusieurs miracles défensifs.
 La suite est connue, et la France est ...qualifiée! Et dans un tableau européen en prime! Et face au moins convaincant de cette première phase après nous! Pourtant , en l'état actuel des choses, nous sommes les outsiders face à chacune de ces équipes.

  Nous voici dans une situation pittoresque tout de même! Avec encore devant nous de quoi réaliser un exploit ou un gâchis total!
   Parlons un peu de Lièvremont. Ses interventions de la soirée et la conférence de presse du dimanche ont montré à la fois un changement dans l'attitude et une certaine constance. Le changement, c'est qu'il évoque un échec personnel sans le démentir et semble considérer que cet échec est acté. C'est aussi ce que je pense. On l'a vu venir et il est là! confirmé. Marc Lièvremont a échoué en équipe de France et la plus improbable des victoires des bleus dans les semaines à venir n'y changerait rien.
  En même temps il ne change pas. Il reste le gars droit , au service de son collectif, malgré l'échec et je trouve cela assez digne. Il ne change pas non plus de méthode (si il en a une)  face à la presse, aucune langue de bois, comme quand il évoque sa déception de la soirée d'après-match et quand il utilise de façon risquée la provocation dans la presse pour forcer la réaction de ses joueurs. Là, je le suis beaucoup moins. Depuis le traumatisme de Rome, et cette conférence de presse hallucinante qui a ébranlé le groupe et l'a privé de joueurs comme Jauzion, Chabal, Poitrenaud.
Là, où je le suis encore moins c'est lorsqu'il se risque à donner dans la comparaison avec le désastre des bleus du foot en Afrique du Sud.
   En d'autres termes, il admet son échec et son destin, et se met aussitôt avec ses moyens au service de ses joueurs.
   Et les joueurs?
   J'ai lu ici ou là qu'il fallait se résoudre à admettre qu'ils n'avaient pas le talent qu'on leur prêtait. Mais ce n'est pas le problème, il est clair que bons ou mauvais, ils n'ont pas encore montré un vrai match de rugby, ils n'ont pas évolué à leur niveau, quelque soit ce niveau d'ailleurs. Le moment n'est plus de se demander à qui la faute. Celle du staff est admise, mais il reste aux joueurs la responsabilité de prendre leur destin en main. Après tout, la situation est alléchante. Les cadres du groupe mais pas seulement, devraient piaffer d'impatience devant ce quart de finale et projeter de se resserrer sur un rugby fondamental, axé sur le combat au sol, l'agressivité défensive et les contres.
  Mais me direz-vous pourquoi si tard? Alors que la qualification n'était pas mathématiquement acquise, on aurait du voir cette prise en main par les cadres, cette responsibilisation de chacun, cette envie de combat. Alors pourquoi?
   Peut-être en effet parce que le rugby a changé. Je rejoindrai sur ce point l'analyse de Benezech sur son blog. Les joueurs aujourd'hui ont des contrats à gérer, une carrière à mener, et même une image à entretenir. Et pour cela ils sont assistés par des agents,  des conseillers tout en étant dans le même temps choyé par la fédération dans leur statut d'international. Si on ajoute à cela le fait que la sélection de lièvremont a lissé l'équipe en enlevant quelques caractères, on peut douter qu'il ne se passe quoi que ce soit du coté des joueurs.
  On peut dans cette optique qu'accueillir favorablement l'annonce de cette équipe avec la réintégration de Mas et Harinordoquy dans le XV de départ et la conservation du groupe qui se doit d'etre revanchard. Mas est capitaine de Perpignan, et a vécu plusieurs crises assez violentes avant de mener son club au titre et il a été épargné par ces deux défaites consécutives. C'est certes un "taiseux" mais s'il mettait son pilier au supplice, il susciterait forcément une réaction de solidarité de tous ses coéquipiers. Harinordoquy remplaçant à un poste qu'il aime moins que le 8, est rentré dans le rang et s'est correctement plié à la discipline du groupe, un bon gars, quoi. Qui pourrait le lui reprocher? Il sera titulaire et, on peut espérer qu'il se montre à son meilleur niveau.
  En conclusion, je dirai que l'essentiel est préservé. La possibilité d'une révolte collective qui ne suffira pas pour gagner la coupe du monde mais sauverait l'équipe de France d'un gâchis insupportable pour ceux dont je fais partie qui aiment ce sport pour ses valeurs plus que pour le spectacle qu'il propose. Aux joueurs de saisir leur chance de nous montrer courage, solidarité, humilité, agressivité et peut-être cela fera éclore un peu de d'inspiration, de vista, de talent ( je les échangerai contre une victoire au couteau). Nous n'avons aujourd'hui vu ni les unes, ni les autres.

samedi 24 septembre 2011

New-zealand/France :37-17

    C'est fait. La victoire des All blacks sur les bleus replace les néo-zélandais devant la France au nombre des victoires en coupe du monde. Pour certains, il brise le sort qui faisait des bleus la bête noire des tout-noirs, pour d'autres, non. N'étant pas superstitieux, je ne m'attarderai pas sur ce sujet. 
 Je suis supporter des bleus, et d'un optimisme légendaire (là j'exagère un peu mais on peut rigoler), pourtant, une fois n'est pas coutume, je vais commencer par ce qui fait de ce match un échec pour la France du rugby, avant, on ne se refait pas, d'en tirer le maximum de positif possible. 

   D'abord, on a perdu, et surtout on n'a pas failli gagner, loin s'en faut. Mais, allez , franchement, c'est assez normal au vu des productions respectives de ces deux équipes sur les 12 derniers mois, et il fallait oublier toute connaissance de ce sport et se peindre en bleu blanc rouge pour se persuader qu'on allait gagner ou trop regarder TF1). Les blacks sont meilleurs que nous depuis que je m'en souviens, sauf en 94/95 peut-être, et nos fameuses victoires en demi-finales de 1999 et le quart de 2007 furent d'authentiques exploits qui tiennent leur retentissement de leur incongruité. En 99, une équipe ballottée et à la dérive connut un jour de grâce face à des blacks sur-estimés, cachés comme une forêt de fougères derrière un seul arbre, Jonah Lomu. En 2007, ce fut une conjonction miraculeuse entre une stratégie audacieuse et expérimentale, un courage énorme et un coup de pouce du sort. Ce dernier match est d'ailleurs mon préféré, tant le courage montré par les bleus fut exemplaire face à des néo-zélandais réellement plus fort, ce qui n'était pas le cas en 99. 
   Cette année , les blacks sont convaincants sans époustoufler mais réguliers et inspirés, alors que les bleus sortent d'un tournoi raté, et de 4 matchs sans montrer de réelles capacités de conduire le jeu. Contre le Japon, ils font une partie décousue et suffisante, contre le Canada, ils furent un peu plus constant dans l'effort mais durent attendre que les Canuks souffrent de leur manque de repos pour montrer quelques mouvements offensifs. Alors cessons de rêver à des lendemains qui chantent et prenons acte de notre place dans la hiérarchie mondiale. quelque part entre la 4ème et la huitième place selon les jours. 
   Cet exercice de contrition, vous l'aurez compris a un but. Ne pas vivre dans la déception permanente un évènement que tout amateur de rugby attend impatiemment pendant quatre ans. Une fois ce constat fait, la vie est belle. Nous arrivons aux raisons de se réjouir. La France n'étant pas si bonne, elle avait tout intérêt  perdre pour ne pas se retrouver devant un brochette d'exploits à accomplir que l'histoire a montré comme insurmontable pour les bleus. Et honnêtement connaissant le tempérament français, une petite fessée à ce moment de la compétition ne peut pas faire de mal, beaucoup moins en tous cas qu'une victoire injuste qui n'aurait pas manqué de réduire à néant tout espoir de faire un résultat tout en entretenant dans l'opinion via TF1 une vision fausse de la réalité. 
  Enfin, on ne peut pas faire abstraction du contexte. Les blacks devaient l'emporter, pour eux et la nouvelle-Zélande entière, il était impossible de perdre en poule contre les bleus à l'Eden Park. Pour nous, outre les insuffisances que j'ai commentées plus haut, la victoire était non seulement inutile mais même nocive. Alors, nous avons été chevaleresque en alignant une équipe A, en se persuadant les uns les autres que la victoire était le but recherché, mais à ce niveau de la compétition, la seule chose qui pouvait sauver les bleus de la défaite , c'était le niveau d'intensité dans le combat. L'Irlande a étouffé l'Australie de cette façon dans ce qui reste pour le moment le meilleur match, selon moi de la compétition à ce jour. Et pour les bleus, il n'en faut pas autant pour nous démobiliser. nous avons clairement vu deux niveaux d'intensité différents. Les dix minutes de domination française stériles furent vraiment magnifiques,et sont très intéressantes mais c'était pour de rire, pouce! Quand ç'est devenu dur, on a dit pouce! mais eux ils ne se sont pas arrêté! et 3 essais en dix minutes... Match terminé, c'est l'écart final à un point prés. On a vu Poux et d'autres se jeter par terre, devant les tout noirs sans que ceux-ci aient à les plaquer tant la cause était entendue. Eux risquaient la honte, ou d"'être pendus", nous on risquait ...rien, de se blesser à la limite, ou d'être trop ridicules. Franchement, l'équation de la préparation mentale de ce match a du être un peu compliquée à résoudre.  En tant qu'ancien joueur , on se souvient que le rugby, ça fait mal, que c'est impossible de se sortir les tripes quand la première bataille avec son vis-à-vis est perdue et que à droite et à gauche le même schéma se reproduit, si l'élimination n'est pas au bout. Alors on sécurise, on va au sol, sans même y être amené, pour ne pas perdre le ballon, ne pas se faire engueuler , ne pas prendre trop de points, etc...Les bleus nous ont fait un 5ème match de préparation et dans ce contexte, 20 points, je trouve que c'est encourageant, sincèrement, car cela prouve que le fossé n'est pas si grand et qu'à niveau d'intensité égal, le jour où des deux cotés la défaite est la mort, (sportive évidemment), l'étincelle aura peut-être lieu.
 On doit même se réjouir que le score laisse les français mathématiquement à la portée des Tongas, ce qui devrait permettre d'avoir enfin contre ceux-ci un match qui ne soit plus un match de préparation, ce qui dans l'optique du quart est très heureux. 

  Voilà pour l'optimisme, vous avouerez que je fait des efforts, parce que rien ne nous prouve qu'au pied du mur contre les Tonga mais surtout en quart on verra quoi que se soit. Mais on va tous les regarder ces matchs, quoiqu'on dise et on va tous espérer, même les plus désabusés d'entre nous qu'ils battent les anglais, et qu'éventuellement ils nous fassent rêver, un peu. 



mercredi 21 septembre 2011

Mercredi matin: J-3 avant NZ/France

Nous attaquons maintenant la deuxième partie de la phase de poule dont le principal intérêt est de suivre la course aux victoires des équipes éliminées. Je suis devant le match Tonga/Japon qui commence et j'ai l'espoir de voir les japonais récompensés de leur qualité de jeu, savamment concocté depuis 4 ans et ce fameux match contre les Fidji auquel j'ai déjà fait allusion.
 Pour les équipes qualifiés comme la France et la Nouvelle-Zélande, c'est une phase tactique qui arrive. Les bleus ont été qualifiés par les circonstances et malgré tout par leur deux victoires bonifiées contre les équipes faibles de cette poule. De leur coté, les blacks ont également déroulé face à des équipes plus faibles. La confrontation entre ces deux équipes favorites de la poule arrivent donc dans un contexte spécial qui s'ajoute à l'habituelle particularité de cette confrontation.
 La une du New-zeland herald qualifiant de farce la composition du XV de France, comme étant une équipe B, ne mérite pas qu'on s'y arrête longtemps, il s'agit des habituels soubresauts de la presse anglo-saxonne cherchant à vendre du papier en créant l'évènement là où il n'y en a pas.
  En soi ce match appelle pourtant de nombreux commentaires. Tout a été dit sur la qualité particulière de cette opposition pour les Blacks. La France est historiquement un problème néo-Z. Le ratio de victoires black dans l'histoire de ces matchs est très déséquilibré mais les bleus semblent trouver des ressources inattendues lors des confrontations de coupe du monde. Cette fois et contrairement à 1999 et 2007, il s'agit d'un match de poule.
   De plus il faut comprendre que la France n'a pas d'intérêt particulier à remporter cette rencontre. On pourrait même considérer que ces deux derniers matchs sont deux matchs de préparation de plus offert au bleus par la victoire canadienne sur le Tonga.
   Parlons clairement, si nous avions été anglais , nous aurions peut-être aligné un équipe clairement B avec des consignes de faire des gammes et laisser filer le score de façon à priver nos éventuels futurs adversaires d'une occasion de "rentrer dans le dur"de façon à augmenter la pression sur eux pou les matchs éliminatoires. C'est d'ailleurs un type de stratégie que que Guy Novès ne renierait pas. Mais ce n'est pas l'option que Lièvremont à choisi, n'en déplaise au NZ herald. L'équipe bleue alignée correspond à la stratégie de Marc Lièvremont et n'aurait pas été différente si nous avions besoin de cette victoire. Le replacement de Parra en 10, s'il est critiquable est critiqué abondamment  n'est rien d'autre que ce que Lièvremont applique depuis son entrée en fonction.

   Superbe deuxième essai japonais!

     Donc alors que tout plaide pour une victoire confortable des blacks, il reste une incertitude totale concernant le comportement des bleus face au grand favori.
 Je pense néanmoins que les blacks vont gagner de 20 points ou plus.  Ils n'ont pas le choix et font face à une équipe moins bien réglée, championne de l'inconstance et déjà qualifiée! Il ne devrait pas y avoir photo mais en cas de confrontation ultérieure dans la compétition en finale ce que je souhaite, ce match ne permettra pas de se faire une idée.
   Espérons que le match soit beau et permette à chaque équipe de bien préparer sa phase finale pour se retrouver en finale.

samedi 17 septembre 2011

Ireland! Première chair de poule.

  Ce matin, j'ai adoré la victoire des verts contre les cousins australiens. A l'inverse des français qui ne nous mettent jamais à abri du pire, les irlandais comme lors du dernier tournoi peuvent nous sortir le meilleur face à ce qui se fait de mieux ou presque.
 Pieter de Villiers l'avait dit , les équipes du nord peuvent frapper un grand coup dans cette compétition, mais je doute qu'il ait pensé aux irlandais. Pourtant son analyse des conditions météorologiques qui favoriserait les gros packs , les fantassins du jeu au sol et les équipes fortement structurée sur un jeu simple et un jeu au pied performant s'adapte parfaitement au match de ce matin.
  Ce match m'a ravi car il est le rugby que je préfère. Le combat au sol et les phases de défense ou la solidarité de l'équipe s'exprime à plein m'ont toujours plus enthousiasmé que les passes avant-contact et le fameux mouvement perpétuel cher à Pierre Villepreux. Je divorce là clairement du grand public et de la tendance que le rugby professionnel tend à promouvoir mais j'assume.
 L'équipe d'Irlande possède un jeu direct très axé sur les phases statiques et l'affrontement sur la ligne et une grande simplicité et vitesse lorsque le jeu s'envole . C'est le rugby que j'aimais jouer et que j'essaierai de produire comme entraîneur. Le XV de france et son staff nous parle d'un projet de jeu total, de cahiers de combinaisons mais manque à l'appel du combat une fois sur deux. Demain matin, les canadiens seront probablement émoussés avec 3 jours de repos seulement! , mais devrait nous forcer à mettre les bleus de chauffe durant une grosse mi-temps. C'est ce que j'aimerai voir même si je commence à douter sérieusement. Reste néanmoins que c'est aux joueurs sur le terrain de mettre les boeufs avant la charrue.
 Je n'ai vu que quelques images du match Argentine/Roumanie et cet essai où Leguizamon a montré une fois de plus toute l'étendue de sa finesse et défonçant le demi de mêlée roumain sur sa ligne en dépit du bon sens , alors que lancé il aurait suffit d'un pas de coté pour marquer sans risque. Ce joueur m'est décidément toujours aussi antipathique.
    Enfin, il est clair que ce n'est pas un grand cru fidjien, mais les sud-africains ont marqué des points avec un très bon match. Je me réjouis personnellement de la prestation gigantesque de Dannie Rossouw, mon joueur sud-af préféré depuis longtemps ( le contraire de Leguizamon).

mercredi 14 septembre 2011

30 joueurs!

  Marc Lièvremont  a dévoilé hier sa composition d'équipe pour jouer contre le Canada et aujourd'hui, David Skela a déclaré forfait pour le reste de la compétition.
  Avant tout, j'ai une pensée pour ce joueur de haut niveau, qui fait les beaux jours du top 14, qui ne se ménage jamais sur le terrain, mais qui semble souffrir d'une guigne carabinée quand il s'agit de coupe du monde. Doussain a été rappelé et le staff de l'équipe de France l'a laissé à la disposition du stade Toulousain pour ce week-end. Je vois là deux raisons de se réjouir, ce joueur est très prometteur et sa position de remplaçant polyvalent sur les deux postes de demis rend très possible de le voir utilisé durant la compétition, et pour une fois, n'en déplaise à certains qui voudraient créer une polémique, il semble qu'il ait été fait usage de pondération et d'intelligence dans les relations entre le club et l'équipe de France.

 Lièvremont a aussi confirmé une certaine cohérence entre le discours et les actes en impliquant un maximum de joueurs sur les deux premiers matchs, qu'il considère comme des "matchs de préparation".
On se souviendra que cette stratégie, forcée par le résultat du match d'ouverture de 2007 qui avait amené Bernie le Dingue ( pardon, Mr le ministre, ...hihihi) à reprendre en main le groupe en chamboulant les hiérarchies ( pensez à l'avènement de Dusautoir) , avait donné de bons résultats jusqu'à ce qu'au lendemain de la victoire de Cardiff et probablement anticipant sa carrière politique, Laporte n'affirme le contraire exact de ce qu'il avait dit et fait la veille , et reconduise le même XV de départ exsangue contre l'Angleterre avec le triste résultat que l'on sait. C'est certes un risque que prend Lièvremont mais c'est un risque que j'approuve sur une compétition d'un mois et demi avec des joueurs immergés et dont la place dans le groupe ne peut plus être remise en cause. Le problème c'est que le brassage des joueurs durent depuis quatre ans et qu'il a certainement fait perdre du temps de vécu en commun aux joueurs qui sont aujourd'hui en Nouvelle-zélande.
  Mais si on veut bien considérer ces deux matchs comme des matchs de préparation, la compétition devient assez courte pour les bleus. Le match de poule contre les blacks sera joué à fond, sans pression du résultat et le match contre les Iles Tonga sera considéré comme un huitième de finale. Si la préparation physique, comme on peut le penser correspond à ce calendrier on devrait voir les bleus au top physique pour disputer le seul match qui comptera, le quart contre les anglais, avec en cas de victoire deux matchs à grosse côte derrière en position d'outsider. Scénario un peu tiré par les cheveux, c'est sûr mais pourtant assez plausible.
  Dans ce cas on peut même considérer le match contre les all-blacks comme le dernier match de préparation, et on verra que l'équipe sera encore chamboulée avec notamment la titularisation attendue de Szarzewski au talonnage , alors que derrière ce match, devrait inévitablement se dégager , à défaut d'une équipe type une hiérarchie poste par poste.
  Le chemin est très risqué, et l'échec est possible, voire probable selon les observateurs , mais il ne manque pas de panache et en cas de succès, il faudra savoir le reconnaître.

dimanche 11 septembre 2011

Vive la coupe du monde!


  Bon, ça y est, on y est. Voilà la compétition bien lancée avec déjà des matchs passionnant par l'intensité que chaque équipe met. A la vue des matchs du Japon , des USA ou de la Roumanie, ou des oppositions serrées entre l'Argentine et l'Angleterre , et les Pays de Galles et L'Afrique du Sud, on peut s'interroger sur la pertinence des traditionnels test-match de tournée, ces matchs donnant des résultats très incohérents le plus souvent entre les équipes européennes et celles de l'hémisphère sud. Ce n'est pas le sujet mais ça me tracasse.
  Il reste que toutes ces oppositions ont tout de même fini par respecter la hiérarchie habituelle entre hémisphères et entre équipes des deux tournois majeurs que sont les VI nations et le tri-nations et ... les autres. Espérons que les surprises finiront par arriver car ce sport en a besoin pour sa popularité.
 
 Pour les français, le démarrage est poussif. Je signalerai pour commencer la prestation moyenne de Romain Poite, seul arbitre français de la compétition, qui n'a pas cru bon de signaler à son collègue de champ également distrait, le magnifique placage sans ballon anglais des dernières minutes d'Argentine/Angleterre, qui enlevait toute chance aux argentins de gagner ce match, après l'essai anglais consécutif à une faute imaginaire du centre argentin, placage dangereux que je ne comprends pas, mais alors pas du tout.

  Pour ce qui est des bleus, ce fut aussi très poussif. Après une entame convaincante sur l'envie et l'engagement, notre XV a progressivement disparu du combat collectif sans avoir jamais montré d'ambitions offensives réelles , si ce n'est sur cette combinaison qui a propulsé Estebanez dans l'intervalle au début du match. L'interception de Trihn-Duc, comme à Dublin, a rendu trop facile la maitrise du tableau d'affichage, et les travers français qui n'ont pas besoin d'être encouragés ont réapparu aussitôt, engagement minimum, attentisme défensif.
  Je me souviens parfaitement du match Japon/Fidji de 2007 à Nantes , je crois, qui reste avec l'inoubliable Galles/Fidji un des meilleurs matchs de cette compétition. Les japonais avait montré une compréhension avancée du rugby de haut niveau, et s'était incliné de quelques points seulement au terme d'une rencontre magnifique de bout en bout. Ils avaient notamment été capable de tenir le ballon 3'50s au-delà de la sirène pour espérer marquer un essai qui leur aurait donné la victoire. Ils avaient d'ailleurs eu droit avec leurs adversaires à une standing ovation de plusieurs minutes. Sachant aussi que leur championnat domestique a la réputation d'être d'un niveau très correct, je n'ai pas été surpris de les voir à ce niveau. Il faut d'ailleurs reconnaitre que sur le plan du jeu, ils ont remporté ce match, alliant conservation et vitesse beaucoup mieux que l'équipe de France.
On se consolera donc en se disant que l'adversaire n'était pas si mauvais que ça. Mais pour autant, pas de quoi se rassurer. On attends vainement que cette équipe déploie son potentiel, et montre un peu d'ambition offensive. Faudra-t-il une fois de plus que nous soyons la peur au ventre pour voir le vrai visage de ces joueurs? Peut-être, et il est sûr, hélas, qu'une accession aux demi-finales suffirait à la plupart des français pour considérer cette compétition comme réussie, mais en tant qu'amoureux de ce sport, je suis frustré de ne pas pouvoir me réjouir de voir les bleus en action un peu plus souvent. Je suis aussi inquiet de penser qu'il pourrait n'y avoir aucun réveil, et que l'absence de jeu que nous voyons depuis l'avènement de ce staff soit finalement la triste réalité.
  Rien d'original donc dans cette analyse aujourd'hui mais je dois dire que cette compétition me réjouit. J'ai pu ainsi échapper aux excessives commémorations du 11 septembre 2001, qui semble passionner surtout les journalistes. Alors vive la coupe du monde de rugby!

dimanche 14 août 2011

Bon, voilà, c'est ça un match de préparation.

Je m'étais fait une joie de voir ce match d'ouverture. J'étais bien installé avec la ferme intention de conjuguer enthousiasme de supporter et analyse pertinente des moindres indices.
Et il faut avouer que je suis resté sur ma fin, surtout coté enthousiasme de supporter!
 Il y a bien eu vingt minutes convaincantes pour les bleus, de la vitesse et peu de ballons tombés, quelques enchaînements séduisants et un bel essai de Vincent Clerc ( heureusement!) . Mais voilà, après cela 40 minutes de rien! , les verts ont confisqué le ballon que nous avons été incapables de garder 3 temps de jeu, et en face , c'était pas brillant non plus. J'en veux pour preuve la percée de Kiernay en seconde mi-temps, un des seuls à donner vitesse et solutions en même temps, qui se retourne au bout de trente mètres de course pour constater qu'aucun co-équipiers n'a même pris son sillage, et se groupe pour recevoir un double placage français.
  C'est donc un match de préparation avec tout ce que cela comporte et je devrai me réjouir d'avoir vu un peu de rugby, mais je suis impatient.
  Sinon, parlons des choses qui font plaisir. Je ne sais pas si les bleus ont un bon capitaine, mais on peut être sûr qu'il possède un des meilleur 3ème ligne-aile du monde avec Thierry Dusautoir. Il a affiché une forme étonnante, fut omniprésent avec très peu de déchet à l'instar de Warburton avec le Pays de Galles. Vincent Clerc aussi sera au rendez-vous. Comme à son habitude, les grandes compétitions le galvanisent.
Mermoz s'est aussi montré à son avantage, d'autant plus que la stérilité offensive a coïncidé avec sa sortie sur blessure (encore!). Yachvili a aussi fait un bon match et son association avec Trihn-duc laisse de l'espoir même si l'expérience fut trop courte!
Traille, Szarzewski, Lakafia, Marty, et Palisson ont tous montré de belles choses mais ont fléchi physiquement en seconde mi-temps.
 On peut se féliciter d'avoir Imanol sur le terrain, ce ne fut pas son meilleur match mais le rendement de la touche française lui doit tout
 La seconde ligne a souffert physiquement et dans les déplacement mais la mélée est restée forte jusqu'à la fin. Il va falloir ravailler sur la mobilité!!!
  Le coaching tardif a clairement montré que les joueurs sur le terrain n'avait pas encore un match entier dans les pattes. Quelques actions auraient pu connaître un meilleur sort en fin de match grâce au remplaçants, comme celle ou Nallet passe à ... O'Connell

  La semaine prochaine, un test très intéressant nous attend. Il va de soi que l'Irlande ne peut pas imaginer perdre son troisième match de préparation sur son sol, mais la prestation des verts (dont je suis fan) fut à l'image de leur maillot d'hier soir, bien pâle. Quelques exploits individuels, un jeu au pied toujours affûté mais globalement une grande pauvreté offensive, et une grande prévisibilité. Mais si les irlandais mettent les mêmes ingrédients que les gallois contre l'Angleterre il sera difficile de résister à l'intensité celte.

vendredi 12 août 2011

Rugby 2011, ça repart. Les bleus.


Bon, dans trois semaines commence l'évènement devenu le plus important du rugby professionnel, qui plus est dans le pays du rugby roi, la Nouvelle-Zélande.
Jusqu'ici , rien de bien nouveau, les blacks écrasent la planète ovale comme à chaque fois, les australiens et les sud-africains sont à l'affût.
Et nous? On peut dire que pour l'instant on respecte à la lettre la feuille de route habituelle qui consiste à ne pas être favori! Peut-être même un peu trop. Si on pense aux trois déroutes de l'an passé contre l'Afrique du sud, l'Argentine (encore!) et surtout la plus cuisante, récente et inattendue contre l'Australie en Novembre dernier, ça ne se présente pas au mieux. Je ne reviendrai pas non plus sur la sélection que je n'approuve pas tant elle me parait résulter en droite ligne du traumatisme du match de Rome, dont le sélectionneur me semble en grande partie responsable.

Pourtant comme à chaque fois pour les coupes du monde, on peut espérer le mieux de nos joueurs.
Je m'explique. Marc Lièvremont connait pour l'instant un relatif échec à peine estompé par un grand chelem curieux , sans jeu clairement affirmé. Mais son échec est avant tout un échec de gestion humaine. Venu avec ses deux compères de la filière fédérale , il me semble qu'il a eu le plus grand mal à s'adapter à des joueurs devenus chacun d'entre eux des "auto-entrepreneurs" du rugby pro, gérant carrière et image.
Personne n'a remis en question sa droiture , il fut un grand joueur, et à mon sens si il a une compétence technique de sélectionneur national,c'est à cette occasion qu'on le saura. En effet ses erreurs de gestion du groupe ne lui ont pas permis de montrer ses compétences, trop de joueurs essayés et mis sur la sellette à chaque rencontre n'ont visiblement pas permis à chacun d'oser exprimer les désaccords sains qui traversent des groupes de ce calibre. ne voit-on pas nos champions toutes catégories de Hand-ball s'engueuler à chaque début de compétition avant de ... la gagner .
Ici, normalement, les joueurs sont sûr de rester et devrait donc pouvoir s'exprimer sans crainte et dissoudre les tensions qui conduisent inévitablement aux désastres auxquels nous avons assisté. La communication bien maitrisée du groupe n'a pas pu permettre de se faire une idée de ce qui se passait à l'intérieur du groupe, le révélateur sera donc , et c'est mieux, le terrain et c'est demain que ça commence.
On commencera seulement à savoir demain soir contre l'Irlande, si le temps perdu pendant ces 4 ans par le staff pu être un peu rattrapé , ou si ce staff n'a tout simplement pas l'étoffe suffisante pour le job.